Benyamin Nétanyahou, lors d’une conférence du « Jerusalem Post », à Jérusalem, le 6 décembre. / RONEN ZVULUN / REUTERS

« Deux minutes. » C’est le temps que prendrait, selon le maire de Jérusalem Nir Barkat, le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. « Ils enlèvent juste la plaque du consulat et la remplacent par le symbole de l’ambassade », a expliqué l’élu, mardi 5 décembre. Même si le transfert effectif de la représentation prendra peut-être des années, l’édile israélien est euphorique. Comme l’ensemble de la droite, il a remercié l’administration Trump pour le « pas historique » qu’est la reconnaissance de sa ville comme capitale d’Israël.

S’exprimant mercredi lors d’une conférence du Jerusalem Post, le ministre du renseignement, Israel Katz, a estimé que « l’opposition palestinienne à cette décision reflète une réticence à reconnaître le droit du peuple juif à un Etat ». Le premier ministre Benyamin Nétanyahou devait aussi prendre la parole dans cette enceinte. Mardi, il a fait profil bas. Mais selon la chaîne israélienne Hadashot, son équipe a été impliquée dans la démarche de l’administration Trump. Un homme a assuré le lien : l’ambassadeur israélien à Washington, Ron Dermer, proche conseiller de M. Nétanyahou.

« Une aberration terrible »

Le 4 novembre, dans un entretien à Politico Magazine, Ron Dermer estimait qu’une reconnaissance de Jérusalem comme capitale réparerait « une aberration terrible », en cours depuis près de soixante-dix ans. « Je ne pense pas que cela va compromettre du tout le processus de paix, disait-il. Au contraire, je pense que ça va jeter les bases de la paix, parce que cela signifiera que dans tout accord de paix à l’avenir, Jérusalem sera la capitale d’Israël. »

Malgré cette bonne nouvelle pour lui, M. Nétanayhou se retrouve face à deux problèmes : la gestion sécuritaire d’éventuelles violences palestiniennes et la nécessité de répondre aux futures propositions américaines visant à relancer un processus de paix inexistant. Le vice-président américain, Mike Pence, doit arriver en Israël le 17 décembre. Il s’exprimera devant les députés, à la Knesset.