Les artistes ont rendu, mercredi 6 décembre, un hommage unanime à Johnny Hallyday, mort dans la nuit de mardi à mercredi à 74 ans, des suites d’un cancer des poumons. Pour certains, il aura été une source d’inspiration, d’autres ont partagé sa vie. Tous font part de leur émotion.

« Comme toute la France, mon cœur est brisé, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) la chanteuse Sylvie Vartan, qui fut la première épouse de Johnny Hallyday, et mère de leur fils, David, né en 1966. J’ai perdu l’amour de ma jeunesse et rien ne pourra jamais le remplacer. »

« Je suis sous le choc ! Johnny, c’est un monument ! C’est la France !, a souligné dans un communiqué l’ex-actrice et chanteuse Brigitte Bardot. C’est toute une époque qui disparaît à jamais avec lui, en emportant nos plus beaux souvenirs. »

Sur Twitter, Céline Dion a été une des premières artistes à s’émouvoir de la disparition du chanteur. « Je suis très triste d’apprendre le décès de Johnny Hallyday. Il était un géant du show-business… une véritable légende ! », a écrit la chanteuse aux 250 millions d’albums vendus à travers le monde.

« Il n’y aura plus jamais un Johnny Hallyday »

« Je ressens une immense tristesse, mais en même temps je me sens à la fois triste et libéré, car il souffrait énormément », a déclaré le chanteur Michel Polnareff sur BFM-TV.

« Il sera toujours avec nous (…). Il a toujours été un héros. C’est quelqu’un qui nous a beaucoup inspirés, qui avait une force de caractère hors norme. Il était un grand exemple pour nous tous. »

« J’ai les larmes aux yeux en le disant, mais, vraiment, on l’aime », a ajouté le chanteur aux lunettes blanches, très ému.

« Nous ne voulions pas imaginer l’impensable… Pourtant Johnny Hallyday avait un RDV avec Claude François, Dalida et tous les copains disparus… Comme vous tous, ce matin j’ai perdu mon ami et je suis si triste… », a tweeté la chanteuse Sheila.

Line Renaud a souligné le « charisme fou » de Johnny Hallyday. « Il était beau comme un dieu, avec sa guitare à la main, ses cheveux blonds tous frisés, ses yeux bleus, son sourire, un tel charisme avant de dire un seul mot. Et puis après il s’est mis à chanter, il est venu avec cette mode, le rock’n’roll. » « Ça ne s’éteindra jamais Johnny. Il n’y aura plus jamais un Johnny Hallyday », a déclaré, sur RTL, celle qui fut la « marraine » du chanteur à ses débuts.

Lenny Kravitz a également tenu à rendre hommage à Johnny Hallyday : « Ton amitié, ta douceur et ton soutien sont inscrits dans mon cœur. C’est un honneur de t’avoir connu et d’avoir passé du temps avec toi et ta belle famille. Ton âme est du rock and roll », a souligné le chanteur américain sur Twitter. Le message se termine par un « Repose en paix » écrit en français.

« Je suis dans un bain de tristesse, je viens de perdre plus de 35 ans de ma vie, assure Jean-Claude Camus, le producteur historique de Johnny Hallyday, sur RTL. J’ai eu la chance grâce à Læticia de passer la soirée de samedi dernier avec lui. C’est une perte immense et c’est le patrimoine national qui s’en va, mais c’est surtout l’ami, l’ami avec qui j’ai vécu de tellement bons moments. »

De son côté, Yves Bigot, ancien patron de Mercury, qui fut la maison de disques de Johnny, rappelle que Johnny, « C’était notre seule rock star. Cela lui donne un statut incroyable. Nos deux stars, ce sont Bardot et lui. Il a été aussi l’objet de beaucoup de moqueries. C’est lié à sa timidité, c’est un garçon très timide dans la vie, réservé. (…). »

« C’est un personnage très touchant. Un personnage singulier, franchement, c’était un mec attachant. Il a un côté très messianique. Le rock serait encore une musique étrangère s’il n’y avait pas eu Johnny en France. »

« Le marqueur d’une génération »

« J’ai filmé son dernier concert en solo à Vienne pour le film [Chacun sa vie, en 2017]. Et puis j’ai filmé sa dernière séquence avec Jean Dujardin et Antoine Duléry. Et j’ai filmé son premier scopitone, sa première chanson. J’étais là au début et à la fin. Je pense à sa famille, à Læticia, qui l’a accompagné, à ses enfants », a dit le cinéaste Claude Lelouch sur RTL.

« Il faut qu’on transforme tout ça en une grande fête, parce que Johnny était un enfant toute sa vie, il a fait la fête toute sa vie, il a vécu 1 000 vies, il a eu la chance de goûter à tous les parfums. »

« La France perd son icône du rock, souligne Mireille Mathieu. Johnny et moi avions eu le même manageur, Johnny Stark, qui nous a découverts et a guidé nos carrières respectives dès nos débuts. Je salue son grand professionnalisme, sa voix, son charisme. Je suis triste comme des millions de Français et mes pensées vont à toute sa famille. »

Bernard Pivot, président de l’Académie Goncourt, a déclaré sur Twitter : « Ce matin, le monde tourne aussi bien ou aussi mal que d’habitude, mais sans Jean d’O et Johnny il est un peu moins enchanteur. »

Amanda Sthers, coautrice d’une biographie du chanteur (Dans mes yeux, Plon, 2013), a évoqué, sur Europe 1, la perte d’un symbole. « C’est un chagrin qui nous dépasse tous : Johnny, c’est le marqueur d’une génération. »

« C’est un monument national, c’est quelqu’un qui trimbalait malgré lui l’histoire d’un pays et des émotions très particulières, parce que c’était un être timide malgré ce qu’on peut imaginer. »