Jean d’Ormesson, mort d’une crise cardiaque dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 92 ans, reçoit, vendredi 8 décembre, un hommage national. Une messe est d’abord célébrée à 10 h 30 en la cathédrale Saint-Louis des Invalides, à Paris. La cérémonie religieuse est suivie à midi par l’hommage national dans la cour d’honneur des Invalides, présidé par Emmanuel Macron.

C’est l’académicien Jean-Marie Rouart qui prononcera l’éloge de son ami. « Jean d’Ormesson est un écrivain. C’est aussi une star, un monument national », écrivait Jean-Marie Rouart à propos de Jean d’Ormesson, romancier qui l’a encouragé à écrire.

Parmi les invités figureront deux anciens présidents de la République : Nicolas Sarkozy, qui a dit pleurer « un ami », et François Hollande, qui l’avait élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur.

La dépouille de Jean d’Ormesson sera incinérée « plus tard » dans l’intimité, a confié sa famille.

Sa fille a découvert samedi ses dernières pages

Le 41e et dernier livre de l’écrivain doit paraître en février chez Gallimard. Son titre sonne comme un défi : « Et moi, je vis toujours. » La fille de Jean d’Ormesson, l’éditrice Héloïse d’Ormesson, a présenté jeudi soir sur France 5 les dernières phrases écrites par l’écrivain et retrouvées samedi sur son bureau :

« Une beauté pour toujours. Tout passe. Tout finit. Tout disparaît. Et moi qui m’imaginais devoir vivre pour toujours, qu’est-ce que je deviens ? Il n’est pas impossible Mais que je sois passé sur et dans ce monde où vous avez vécu est une vérité et une beauté pour toujours et la mort elle-même ne peut rien contre moi. »

Homme brillant, espiègle, volontiers séducteur derrière son regard bleu malicieux, l’ancien directeur général du Figaro restera comme l’un des plus grands écrivains populaires français. Tous ses livres figuraient sur les listes des meilleures ventes. Privilège rare, La Pléiade l’avait fait entrer de son vivant dans sa prestigieuse collection.

L’homme qui avouait avoir écrit son premier roman « pour plaire à une fille » et estimait n’avoir « absolument pas la vocation à être romancier » avait été élu sous la Coupole en 1973, à 48 ans, devenant alors le benjamin de l’Académie française. Avec le temps, il en était devenu le doyen.