Téléfilm sur France 2 à 20 h 55

Une belle journée que celle de l’anniversaire du petit Arthur, entouré de sa famille au complet, ou presque. Sa mère est morte quelques années plus tôt, renversée par un chauffard anonyme. Sont là, tous plus ou moins aimables, grands-parents, oncles, tantes, cousin. Et son père, Mathieu (Thierry Godard), ainsi que Luisa (Sara Martins), la compagne de ce dernier.

Ce ne sont pourtant pas ces images qui ouvrent Le Poids des mensonges, dont le scénario écrit par Elsa Marpeau est adapté d’un roman de Patricia MacDonald. Ce sont celles d’un drame : l’accident qui tua la mère d’Arthur. Ce moment où tout bascula et sur lequel se construit, trois ans plus tard, l’énigme du téléfilm de Serge Meynard. Car le chauffard n’était autre que le frère de Luisa. Il s’est suicidé dans la nuit qui a suivi. Ce secret, sa sœur n’a jamais eu le courage de le révéler à l’homme (et mari de la victime) dont elle est tombée amoureuse. La disparition d’Arthur, le lendemain de son anniversaire, va changer la donne, faire surgir les mensonges et disloquer la famille.

Manque de rigueur et de rythme

Serge Meynard s’est déjà attaqué à la mécanique de l’auteure amé­ricaine (J’ai épousé un inconnu, 2015). Il sait aussi mettre en scène les polars, n’ignorant pas que les personnages, à même hauteur que la réalisation, sont les garants de cette singularité dont une énigme a besoin pour se différencier d’une autre. Il est à déplorer que Le Poids des mensonges n’ait pas la même rigueur que celle dont a fait preuve Serge Meynard sur d’autres téléfilms. Certaines faiblesses dans le scénario et de grosses invraisemblances ne pardonnent pas quand il s’agit d’installer une tension narrative. Il est aussi affligeant de constater que les fictions françaises, dans leur grande majorité, continuent de sacrifier les ellipses, et préfèrent ces scènes explicatives qui ne ­servent à rien, sinon à alourdir le récit et à ralentir le rythme.

Mis à part ces quelques réserves regrettables, Le Poids des mensonges parvient à s’intensifier, au fur et à mesure que le caractère des personnages se précise et que la mise en scène prend du relief, notamment à travers des plans filmés derrière les vitres, qui, ­récurrents, finissent par faire de nous des voyeurs.

Le Poids des mensonges, de Serge Meynard. Avec Sara Martins, Thierry Godard, Anne Suarez (Fr., 2017, 100 min).