Le jeu sérieux « Mission Offi’Sim » propose une quarantaine de scénarios mettant en scène des patients en quête d’un médicament délivré sans ordonnance. / Catherine Claus-Demangeon / Université de Lorraine

Immerger les futurs pharmaciens dans la pratique quotidienne de leur métier, telle est l’ambition d’Offi’Sim, un dispositif proposé par la faculté de pharmacie de l’université de Lorraine, à Nancy. « Notre métier ne consiste plus à vendre des boîtes de médicaments, mais d’abord à être à l’écoute du patient, à le comprendre et à le conseiller », souligne Francine Paulus, doyen de la faculté.

Férue de nouvelles technologies, l’enseignante a mis sur pied, il y a trois ans, avec le service numérique de l’université, une salle de simulation réunissant quatre « officines virtuelles ». Chacune d’elles se présente comme une table de travail équipée de six postes informatiques. Devant leur écran, les étudiants peuvent ainsi, de façon ludique et interactive, se former à l’accueil du patient, apprendre à poser les bonnes questions et à délivrer des conseils. L’occasion aussi pour eux de s’exercer au maniement des outils de la profession – lecteur de carte Vitale, pilulier électronique…

Acquérir des réflexes en s’amusant

Depuis la dernière rentrée, les étudiants de cinquième et sixième années, avant de partir en stage, ont également accès à un jeu sérieux, Mission Offi’Sim. Celui-ci leur propose une quarantaine de scénarios, sous forme de courtes vidéos mettant en scène des patients en quête d’un médicament délivré sans ordonnance – pour un arrêt du tabac, une allergie, une migraine… En huit minutes maximum, l’étudiant qui joue le rôle du pharmacien doit déterminer si la demande est appropriée, ou orienter la personne vers un autre médicament. De quoi acquérir les bons réflexes tout en s’amusant. Entièrement développé en interne, le jeu a représenté un investissement non négligeable, de l’ordre de 120 000 euros. Il a bénéficié du soutien financier de l’entreprise Pharmagest, ainsi que du fonds européen Feder. Plusieurs autres facultés de pharmacie sont intéressées.

« Le numérique est de plus en plus présent dans notre métier, tant avec les masses de données liées à la santé qu’à travers les objets connectés, comme les balances pour diabétiques, observe Francine Paulus. Tout cela soulève de multiples interrogations. Nous devons préparer nos étudiants à tous ces changements, afin qu’ils soient informés, tout en gardant leur regard critique. »