L’armée israélienne a annoncé avoir détruit, dimanche, un tunnel creusé par le Hamas palestinien dans la bande de Gaza ; celui-ci débouchait en territoire israélien. / AMIR COHEN / REUTERS

L’armée israélienne a annoncé, dimanche 10 décembre, la destruction d’un nouveau tunnel d’attaque en provenance de la bande de Gaza. Découvert il y a déjà plusieurs semaines, il n’était pas encore achevé mais pénétrait sur plusieurs centaines de mètres à l’intérieur du territoire israélien, en pleine terre agricole. Son origine est localisée dans la localité de Khan Younès, au centre de la bande.

Selon l’armée, ce tunnel a été creusé par le Hamas, qui contrôle le territoire palestinien depuis 2007. Comme le montre une vidéo distribuée à la presse, il s’agissait d’une construction sophistiquée, avec une ventilation, de l’électricité et des renforcements en béton sur les parois. Le repérage et la destruction de ce tunnel ont été permis, précise-t-on, par l’emploi d’un nouveau système sophistiqué, mêlant renseignement et nouvelles technologies, dans lequel le ministère de la défense a beaucoup investi depuis deux ans. Aucune précision n’a été donnée.

Au cours de la dernière guerre à l’été 2014 – opération « Bordure protectrice » –, 32 tunnels avaient été détruits par les forces israéliennes, dont 14 pénétraient en Israël. Depuis, quatre autres ont été neutralisés. Une barrière électronique dite « intelligente » est en cours de construction le long de la frontière de la bande de Gaza, pour faire face à cette menace souterraine.

Colère et protestation

Le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée, a expliqué dimanche au cours d’une conférence téléphonique qu’Israël tenait le Hamas pour « doublement responsable », d’abord parce qu’il contrôle la bande de Gaza, et ensuite parce que ce tunnel détruit était l’œuvre de sa branche militaire. « A notre connaissance, il n’y a pas eu de victimes » dans l’opération, a précisé le responsable israélien.

Le 30 octobre, un tunnel creusé par les hommes du Jihad islamique avait déjà été détruit par l’armée. Au total, 14 personnes avaient péri, parmi ceux qui creusaient et les sauveteurs arrivés sur place. Deux commandants de la banche militaire du Jihad islamique avaient notamment perdu la vie. Mais la faction islamiste avait été convaincue par le Hamas et les services de sécurité égyptiens de ne pas compromettre le processus actuel de réconciliation intra-palestinien, en projetant une vengeance spectaculaire contre Israël.

Le Hamas se retrouve aujourd’hui dans le même cas de figure, à une grande différence près : la colère et les prestations qui ont conduit à des émeutes à Gaza et en Cisjordanie, depuis la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël par les Etats-Unis. Dans la soirée du 8 décembre, trois roquettes ont été tirées de Gaza. L’une d’elles est tombée à Sderot, endommageant une voiture. L’aviation israélienne a répliqué, tuant deux personnes dans le bombardement de quatre sites attribués au Hamas.