Le lanceur Soyouz 2.1b décolle du cosmodrome de Vosyochny en Russie, le 28 novembre. / Dmitri Lovetsky / AP

Le 28 novembre, la Russie avait perdu le contact avec un satellite météorologique baptisé Meteor, lancé quelques heures plus tôt par une fusée Soyouz depuis le nouveau cosmodrome de Vostotchny. Mais quelques minutes après le lancement, « durant la première communication prévue avec le satellite, il n’a pas été possible d’établir une connexion en raison du fait qu’il n’a pas atteint l’orbite visée », précise un communiqué de l’agence spatiale russe, Roscosmos.

En cause : une erreur de calcul. « L’algorithme du système de navigation a conclu à une orientation incorrecte pour le décollage de l’étage supérieur [du satellite] après s’être détaché de la fusée », a déclaré mardi 12 décembre à l’agence de presse russe Interfax le vice-président de Roscosmos, Alexandre Ivanov.

En conséquence, l’étage supérieur du satellite a effectué une rotation dans le mauvais sens, ce qui a mené à sa perte, a-t-il précisé, parlant d’une « situation inhabituelle ». En plus du satellite lui-même, dix-huit charges utiles appartenant à des institutions ou des entreprises du Canada, des Etats-Unis, du Japon, d’Allemagne, de Suède et de Norvège ont également été perdues.

Série de revers technologiques

M. Ivanov s’est défendu d’un problème lié « à la qualité, à la rigueur dans l’industrie » spatiale russe, soulignant l’unique responsabilité du « logiciel utilisé », qui a déjà vingt ans de service, a-t-il précisé. La perte du satellite est un nouvel échec pour l’industrie spatiale russe, qui a connu plusieurs revers ces dernières années.

Construit pour le coût de 300 à 400 milliards de roubles (4 à 5,3 milliards d’euros), le cosmodrome de Vostotchny avait déjà connu en avril 2016 un premier accroc lorsque le lancement d’une fusée avait dû être annulé in extremis en raison du dysfonctionnement d’un câble.

L’année dernière, Roscosmos avait annoncé avoir perdu le contact avec un vaisseau-cargo non habité qui devait ravitailler la Station spatiale internationale (ISS), peu après son décollage du cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. Le 22 août 2014, la mise en orbite des deux premiers satellites opérationnels du GPS européen Galileo avait échoué à la suite du gel du carburant dans l’étage supérieur Fregat du lanceur Soyouz.

En 2011 la Russie avait interrompu pour un temps l’utilisation de son lanceur emblématique Soyouz, après l’accident d’un vaisseau cargo russe lancé vers l’ISS, qui n’avait pas réussi à rejoindre la bonne orbite et s’était écrasé sur Terre.