Le moine Seihan Mori trace l’idéogramme « Nord », à Kyoto, le 12 décembre. / - / AFP

Les Japonais ont retrouvé le « nord » en 2017. C’est en effet ce kanji, caractère chinois utilisé dans l’Archipel et prononcé « kita » ou « hoku », qu’ils ont choisi lors de la consultation annuelle, organisée depuis 1995 par l’Association de promotion de l’usage des kanjis. Par ce choix, cette institution tente de saisir l’esprit de l’année écoulée en consultant plus de 150 000 personnes.

C’est en direct à la télévision que le résultat a été dévoilé, mardi 12 décembre : sous un pâle soleil d’hiver, Seihan Mori, le supérieur d’un célèbre temple bouddhiste de Kyoto, l’a officiellement dessiné de son plus beau pinceau sur une feuille. Comment expliquer cette préférence ? Cette année, explique l’association, « les gens se sont sentis menacés et inquiets » à cause des « lancements répétés » de missiles balistiques par la Corée du Nord et de son sixième essai nucléaire.

Hokkaido au centre de l’actualité

Mais le choix n’est pas uniquement lié au régime de Pyongyang : Hokkaido, la grande île du nord du Japon, a également occupé le devant de l’actualité. Elle a en effet souffert d’une importante pénurie de pommes de terre à l’origine de l’arrêt des ventes de chips, populaires dans tout le pays. Il y a eu aussi les exploits du populaire joueur de baseball Shohei Ohtani, de l’équipe de baseball de la capitale d’Hokkaido, Sapporo. Enfin, le nord de l’île du Kyushu (sud-ouest) a subi de fortes précipitations au cours de l’été à cause du passage de plusieurs typhons, qui ont provoqué d’importants dégâts.

Le « nord » a devancé « sei » (la politique, le gouvernement). Parmi les 10 idéogrammes arrivés en tête, il y avait également « kaku », qui évoque le nucléaire, ou encore « po », qui qualifie la violence. En 2016, ils avaient choisi « kin » ou « kane » (l’or), reflétant ainsi le succès des athlètes nippons aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro.