Le grand groupe américain General Electric (GE) est encore loin du compte. L’entreprise, qui a racheté le pôle énergie d’Alstom en 2015, a créé 358 emplois nets en France sur les 1 000 qu’il s’était engagé à créer au moment du rachat, a assuré un de ses dirigeants jeudi 14 décembre.

« Depuis la finalisation de l’opération de rapprochement avec Alstom, nous avons recruté près de 2 500 personnes en France » et en retranchant « les départs naturels et les départs qui ont résulté de l’intégration des activités d’Alstom, nous avons réussi à créer, à fin octobre 2017, 358 emplois nets sur le territoire », a déclaré Jérôme Pécresse, PDG de GE Renewable Energy, filiale du groupe américain spécialisée dans les énergies renouvelables, sise à Paris.

General Electric a notamment créé 100 postes dans la fonderie digitale inaugurée à Paris en 2016 (sur un objectif affiché de 250), 200 dans un centre de services financiers partagés à Belfort, 130 dans un programme de recrutement de jeunes talents (sur un objectif de 240), ainsi que « la moitié » des 310 nouveaux postes prévus sur ses différents sites industriels français, a détaillé M. Pécresse.

M. Pécresse et la présidente de General Electric France, Corinne de Bilbao, étaient auditionnés jeudi par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les décisions de l’Etat français en matière de politique industrielle. Ces chiffres « ont été audités et certifiés par le cabinet Vigeo, qui travaille pour le gouvernement, pour en vérifier la fiabilité et qui a un accès complet » aux données du groupe, a insisté M. Pécresse.

345 emplois supprimés à Grenoble

Mercredi, l’ancien ministre de l’économie Arnaud Montebourg, également auditionné, avait accusé le groupe de ne pas respecter ses engagements.

Le géant américain a annoncé la semaine dernière qu’il allait supprimer 12 000 emplois dans le monde dans sa branche énergie (GE Power), affirmant souffrir du ralentissement du marché de l’énergie. Près de la moitié des coupes auront lieu en Europe, mais la France devrait être épargnée en vertu de l’engagement pris au moment du rachat du pôle énergie d’Alstom.

GE a toutefois lancé un plan de suppression de 345 emplois dans son activité hydroélectrique à Grenoble. Une réunion du comité de suivi mis en place par le gouvernement pour suivre la réalisation des engagements de GE doit se réunir vendredi à Bercy.