L’entreprise publique compte actuellement environ 148 000 salariés (hors filiales), répartis entre SNCF Mobilités (trains et gares), SNCF Réseau (construction et entretien des voies) et la holding de tête, qui pilote l’ensemble. / MARTIN BUREAU / AFP

La SNCF prévoit encore de supprimer des emplois en 2018. Selon le budget annuel, présenté mercredi 13 décembre au comité central d’entreprise (CCE) du groupe ferroviaire, 2 081 suppressions de postes sont attendues : 2 046 pour la branche SNCF Mobilités (– 2,5 % des effectifs) et 35 dans la holding de tête du groupe (– 0,4 %). Les effectifs de la branche SNCF Réseau devant rester stables. Les postes supprimés concerneront « des départs non remplacés, essentiellement des départs à la retraite », a-t-on précisé.

La compagnie prévoit en outre « plus de 5 000 recrutements en 2018, la plupart sur le terrain, pour le contact avec la clientèle et les infrastructures ». L’entreprise publique compte actuellement quelque 148 000 salariés (hors filiales), répartis entre SNCF Mobilités (trains et gares), SNCF Réseau (construction et entretien des voies) et la holding de tête, qui pilote l’ensemble.

« Faire face aux situations perturbées »

« Les chiffres de suppressions d’emploi sont globalement identiques depuis quelques années. Ce budget est sans surprise. Cette trajectoire est tout à fait connue et partagée avec l’Etat [actionnaire de la SNCF]. On s’adapte à l’avenir économique », a fait valoir la direction.

L’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) a de son côté dénoncé un budget où « encore une fois, on a des plans de performance qui fonctionnent avec des économies passant par des suppressions d’emploi ». La nette baisse des emplois au sein de SNCF Mobilités est « plus qu’inquiétante », car « on a besoin d’effectifs pour informer les voyageurs et faire face aux situations perturbées », d’autant que le chiffre d’affaires de cette branche est prévu « en hausse de 3,4 % » en 2018.

Le projet de budget pour 2017 annonçait environ 1 200 suppressions de postes dans la branche Mobilités, où finalement près de 2 100 postes ont été supprimés.

Incidents à la gare Montparnasse

En CCE, « les quatre syndicats ont voté contre ce budget d’austérité, grosso modo le même que celui de 2017, encore amplifié côté Mobilités », a souligné SUD-Rail. L’avis des organisations syndicales est consultatif. Côté Réseau, « le taux de subventions de l’Etat par rapport au taux des investissements est ridiculement bas. Aujourd’hui, toute la maintenance du réseau se fait à crédit, ce qui pose réellement problème », a ajouté le syndicat.

La CFDT a critiqué « des suppressions de postes au titre de la performance, de la productivité et du recours à la sous-traitance », au moment où il y a « lieu de s’interroger après les incidents » récents. Après deux pannes majeures, à la fin de juillet et au début de décembre à la gare Montparnasse, à Paris, la SNCF a récemment promis « une profonde réorganisation » dans la gestion de la rénovation de ses infrastructures.