Julian Assange en août 2014 à l’ambassade d’Equateur au Royaume-Uni, à Londres. / John Stillwell / AP

« WikiLeaks est un organe de presse. » C’est ce qu’affirme WikiLeaks sur son site internet. C’est aussi l’argument qu’avance Julian Assange depuis des années, justifiant ainsi l’impossibilité de l’extrader vers les Etats-Unis, dont la Constitution protège les journalistes.

Or, si les Etats-Unis nient jusqu’ici la qualité de journaliste au cofondateur de WikiLeaks, la justice britannique vient de rendre un avis contraire, explique le quotidien britannique The Guardian. Dans un document publié ce jeudi, une cour d’appel britannique explique ainsi que « WikiLeaks est un organe de presse, qui publie et commente des documents officiels censurés ou confidentiels concernant la guerre, la surveillance de masse ou la corruption ».

Le jugement concernait l’appel de Stefania Maurizi, journaliste pour La Repubblica, demandant la publication de documents à propos de M. Assange et sa possible extradition. Une nouvelle fois déboutée, elle s’est toutefois félicitée, à travers la voix de sa représentante Estelle Dehon, que la cour « reconnaisse que le dossier soulève la question des droits de l’homme et de la liberté de la presse ».

Une reconnaissance qui pourrait compliquer la tâche des Etats-Unis. Plusieurs enquêtes fédérales sur les liens entre la Russie et l’équipe Trump se sont intéressées à des individus ayant eu des contacts avec Julian Assange.

Les autorités américaines le soupçonnent d’avoir travaillé pour le compte de la Russie et de l’équipe Trump, en publiant, en 2016, des documents volés dommageables pour la candidate Hillary Clinton.

Le cofondateur de WikiLeaks, également menacé par une procédure secrète lancée après la publication, en 2010, de documents américains secrets, vit reclus dans l’ambassade d’Equateur au Royaume-Uni depuis 2012.