Les Françaises (ici la pivot Laurisa Landre) arrivent en demi-finale en pleine forme grâce à la richesse de leur effectif. / HENDRIK SCHMIDT / AFP

« On a assumé notre statut de favorites car on veut faire partie des meilleures. » Après son quart de finale plein de maîtrise face au Monténégro (remporté 25-22 lundi), l’équipe de France féminine de handball de la demi-centre Grâce Zaadi poursuit sa marche vers son objectif avoué : un troisième podium d’affilée en compétition internationale. Après leur seconde place aux Jeux olympiques de Rio et leur médaille de bronze à l’Euro 2016, les Bleues disputent vendredi 15 décembre à Hambourg la demi-finale du Mondial face à la Suède (à 20 h 45).

Face à une adversaire néophyte à ce niveau de la compétition lors d’un Mondial — mais s’étant hissée sur deux podiums européens en 2010 et en 2014 — les joueuses d’Olivier Krumbholz s’avancent en favorites. Un statut assumé par l’arrière Gnonsiane Niombla, qui reconnaît, dans un entretien à L’Equipe, que « la pression va être sur [les Bleues] » en raison de leurs résultats passés et de leur « habitude, depuis quelques années, à jouer des gros matchs ». Mais « la Suède n’a jamais été aussi forte, avertit le sélectionneur tricolore, c’est l’équipe qui m’impressionne le plus depuis le début de la compétition, autour d’une grosse défense. »

Les Bleues montent en puissance

Fortes de deux jours de repos et d’un début de compétition où le coach français a pianoté avec son effectif à l’homogénéité rare, laissant certaines cadres sur le banc, les Françaises arrivent à Hambourg en pleine forme. Après un faux départ face à la Slovénie (défaite 23-24), les Bleues sont montées en puissance, et la quasi-totalité de l’équipe a contribué à ses succès.

De la pivot Laurisa Landre aux ailières Siraba Dembélé et Manon Houette, en passant par l’arrière Alexandra Lacrabère, la gardienne Amandine Leynaud ou la nouvelle chef d’orchestre Grâce Zaadi, l’équipe de France est une hydre aux multiples visages qui permet à son sélectionneur, longtemps féru d’une équipe type inamovible, de préserver l’énergie de ses joueuses tout en déroutant les adversaires. « Les choix tactiques d’Olivier nous font du bien, souligne la Messine Laurisa Landre, on souffle plus. »

« Presque toutes les équipes jouent tout le temps avec le même sept, abonde la demi-centre Estelle Nzé-Minko. Les organismes se fatiguent vite parce que c’est beaucoup de matchs à jouer en peu de temps. On a la chance d’avoir des joueuses qui peuvent apporter des choses différentes à des moments différents et d’avoir de la fraîcheur tout au long de la compétition. »

Une efficacité accrue en attaque

Une richesse d’effectif qui a permis à l’arrière Allison Pineau, l’une des pièces maîtresse de l’équipe, de reprendre en douceur. Opérée de la cheville en juillet, la joueuse de Brest dispute avec les Bleues ses premiers matchs de la saison. Et après avoir peu joué lors des matchs initiaux, celle qui avait été nommée dans l’équipe type des JO de Rio a livré son meilleur match face au Monténégro, inscrivant 5 buts.

Si la défense reste le ciment de l’équipe de France, à l’instar de leurs homologues masculins, les Bleues ont travaillé leur jeu d’attaque afin de se rapprocher du titre mondial. Elles qui parfois peinaient sur leur jeu placé lors des compétitions précédentes ont amélioré leur efficacité cette année. Quitte à proposer un jeu « peut-être un peu moins alléchant », admet Allison Pineau. « Il y a plus d’impact, plus de continuité, les joueuses se trouvent mieux, il y a une meilleure alternance entre le jeu vers l’extérieur et le jeu vers l’intérieur », analyse le sélectionneur Olivier Krumbholz, qui se félicite que ses joueuses proposent « de très belles choses ».

En cas de victoire face à la Suède, l’équipe de France affrontera dimanche la vainqueure du match Pays-Bas–Norvège. Et pour la cinquième demi-finale de leur histoire en Mondial, les Française aspirent à poursuivre la série parfaite : en 1999, 2003, 2009 et 2011, les Bleues s’étaient imposées et hissées en finale. Mais seule l’équipe de 2003 a soulevé le trophée. Et la cuvée 2017 se verrait bien l’imiter. « On a les moyens d’aller chercher ce titre », assure l’arrière Alexandra Lacrabère, consciente que les Françaises font désormais « peur aux adversaires. »