Ségolène Royal, à Paris, le 11 décembre. / ERIC PIERMONT / AFP

« Très contente. » Invitée, jeudi 14 décembre, de l’émission Questions d’info sur LCP en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, Ségolène Royal s’est réjouie de la victoire des nationalistes corses, lors des élections territoriales de dimanche.

« Je suis très contente de ce résultat parce que je connais très bien les équipes de Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni. J’ai énormément travaillé avec eux pendant trois ans, on a fait un boulot extraordinaire », s’est enthousiasmée l’ancienne ministre de l’écologie de François Hollande en citant notamment « la création du parc marin » ou encore « le rail de non-croisement des bateaux polluants au large du cap Corse ».

« Biodiversité culturelle »

Dans la foulée, Ségolène Royal a condamné l’attitude du gouvernement qui se montre peu enclin à répondre aux revendications des nationalistes. « Je pense que le gouvernement a tort comme son prédécesseur, a- t- elle déclaré. Il faut maintenant que l’exécutif prenne rapidement acte du résultat des élections, aide la Corse à se développer, rétablisse un vrai dialogue républicain avec l’île parce que c’est un territoire difficile à gérer. »

Ségolène Royal s’en est également pris à Manuel Valls qui, premier ministre, avait condamné l’utilisation de la langue corse à l’Assemblée corse : « Ça m’avait beaucoup choqué. » A ses yeux, la défense de la langue corse est « une revendication parfaitement légitime » car « quand on regarde ce qu’il se passe à l’échelle planétaire, la disparition des langues locales est un problème, c’est une question de culture, de biodiversité culturelle ».

Reconnaissant défendre un positionnement « iconoclaste », l’ancienne ministre a revendiqué une « petite capacité à anticiper le futur » et assuré que « les choses se feront ». « Avant, on jetait les Corses en prison quand ils sortaient le drapeau corse », a- t- elle rappelé en invitant « à ne pas caricaturer les revendications » des nationalistes.

La prise de position de Ségolène Royal tranche avec celle du gouvernement qui a fermement rejeté mardi certaines revendications emblématiques des nationalistes corses telles que la reconnaissance de la langue corse comme langue officielle de l’île au côté du français, la création d’un statut de résident ou encore l’amnistie des « prisonniers politiques ».