Les barrières du passage à niveau où une collision entre un train et un autocar scolaire a tué cinq adolescents à Millas (Pyrénées-Orientales) étaient « levées », selon les déclarations de la conductrice du véhicule aux enquêteurs, a annoncé samedi 16 décembre le procureur de la République, Xavier Tarabeux.

Il a cependant précisé à l’Agence France-Presse (AFP) que « le bloc d’articulation [de la barrière] endommagé dans l’accident était en position fermée ». Toutefois, a-t-il dit, l’enquête doit montrer si cette position fermée est « la résultante de l’accident » ou si la barrière avait normalement fonctionné.

Le département en deuil

Deux jours après la collision d’un train et d’un car scolaire à Millas, qui a tué cinq adolescents, « nous entrons dans le temps du deuil », a déclaré samedi le préfet des Pyrénées-Orientales, Philippe Vignes, à Perpignan. Décorations de Noël enlevées, drapeaux en berne, illuminations éteintes : les Pyrénées-Orientales portent le deuil, samedi, des victimes.

« Nous nous installons dans la durée (…). Nous ne sommes qu’au début du processus malheureusement, et le défi qui est devant nous c’est d’aller jusqu’au bout des choses. Ça prendra le temps qu’il faut, mais nous serons présents dans la durée », a-t-il ajouté, peu après la tenue d’un premier comité local d’aide aux victimes du drame.

Cinq collégiens qui se trouvaient à bord d’un car scolaire sont morts dans la collision jeudi vers 16 heures de l’autocar avec un train sur un passage à niveau. Dix-huit autres enfants ont été blessés dans l’accident, dont six sont dans un état très grave.

« Incarner la solidarité nationale »

Le coordonnateur interministériel Philippe Cèbe a, de son côté, précisé qu’il veillerait « à faciliter l’accès des familles aux dispositifs de soutien de prise en charge et d’indemnisation, à la bonne information des familles sur les enquêtes techniques en cours et notamment celle sur les transports terrestres ». « Il s’agit d’incarner la solidarité nationale et donner un visage humain », a conclu M. Cèbe.

Pendant plus de deux heures, les services de l’Etat, le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, saisi de l’enquête, via le pôle spécialisé dans les accidents collectifs, les associations d’aide aux victimes, mais aussi des représentants des chefs-lieux concernés par le drame se sont réunis pour mettre en œuvre le soutien aux familles et à la commune de Saint-Féliu-d’Avall, d’où sont originaires toutes les victimes.

Le préfet a notamment proposé que le lieu destiné en mairie au soutien psychologique se transforme « en un lieu permanent dédié à l’appui aux victimes ». Le comité se réunira chaque mois pour « s’assurer que les besoins des victimes [soient] transmis » et « veiller aux indemnisations », a encore expliqué M. Vignes. « Mais nous n’en sommes pas là, nous entrons dans le temps du deuil », a-t-il insisté.