Les laits pour enfants du groupe Lactalis ont été enlevés des rayons, à Anglet, le 11 décembre. / Bob Edme / AP

Le retrait est un peu plus massif qu’annoncé. Un total de 625 lots de laits infantiles, et non pas 620, sont visés par le retrait du marché en raison de risques de contamination par des salmonelles, alors qu’une première plainte va être déposée lundi contre le groupe Lactalis.

Dimanche 10 décembre, le ministère de l’économie avait publié une liste de 620 lots de laits du groupe Lactalis faisant l’objet d’un rappel massif, après la contamination par des salmonelles dans l’Hexagone d’une vingtaine de bébés. Cette liste concernait 7 000 tonnes de produits en France et à l’étranger.

Contactées par l’AFP, la direction de Lactalis et la DGCCRF (répression des fraudes) ont déclaré samedi 16 décembre que cinq lots qui ne figuraient pas dans la liste du 10 décembre avaient été rajoutés par la suite, confirmant une information rendue publique par un père de famille qui va lancer une association de familles de victimes.

« Lactalis a procédé volontairement le 13 décembre au retrait-rappel de cinq nouveaux lots de produits de nutrition infantile produits sur son site de Craon. Ces cinq lots n’apparaissaient pas dans les fichiers que nous avait transmis Lactalis le week-end dernier, fichiers sur le fondement desquels a été pris l’arrêté ministériel de retrait-rappel », a affirmé la DGCCRF.

« Compte tenu de ces éléments, nous avons demandé à Lactalis de s’assurer de l’exhaustivité de la procédure de retrait-rappel et de nous adresser des informations consolidées », déclare la direction de la répression des fraudes.

De son côté, un porte-parole de Lactalis a affirmé que « les cinq lots faisaient partie de la liste officielle que l’on avait transmise à la DGCCRF. Ils ont été effectivement omis dans l’arrêté ministériel du 10 décembre. C’est pour ça qu’on a renvoyé ces éléments-là à l’ensemble des 21 000 pharmaciens et grossistes. Cela a été recorrigé le 12 décembre », a-t-il indiqué. « Ce ne sont pas des nouveaux lots, ce sont des lots qui étaient déjà concernés dans la période », a ajouté Lactalis.

Les cinq lots concernés sont : Pico Pepti-Junior 2e âge 460G sticker, numéro de lot 17C0012897 ; LPP Pico Pepti-Junior 2e âge 460G, lot 17C0013181 ; Pico Picogest 1 900G T, lot 17C0013245 ; Pico Picogest 2 900G T, lot 17C0013246, et Pico Picogest 3 900G T, lot 17C0013247.

Deux plaintes

Quentin Guillemain, père d’une petite fille de 3 mois, qui consommait un des laits concernés par le rappel mais n’est pas tombée malade, déclare avoir découvert l’existence de ces cinq lots « via un document de l’ordre des pharmaciens transmis par une mère et comportant cinq références qui ne figuraient pas dans les listes mises à disposition par Bercy et Lactalis ».

« Le grand public n’était pas informé du danger potentiel de ces cinq lots, ce qui est inquiétant et désastreux en termes d’information », déplore-t-il, ajoutant qu’il comptait déposer plainte lundi auprès du parquet de Paris pour mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger contre Lactalis et la pharmacie où il a acheté le lait.

Il s’agira de la première plainte dans cette affaire. « Il y a une responsabilité de Lactalis dans la contamination des lots. Il y a un problème de sécurité sanitaire qui fait que ces lots ont été infectés », a expliqué Jade Dousselin, l’avocate du plaignant.