Les Saoudiennes pourront conduire des motos et des camions à compter de juin 2018, ont précisé vendredi 15 décembre les autorités, près de trois mois après l’annonce par Riyad de la levée de l’interdiction des femmes au volant.

« Nous allons autoriser les femmes à conduire des motos » et des camions, a assuré vendredi soir la direction générale de la circulation, répondant à un ensemble de questions concernant le décret royal dévoilé en septembre, selon l’agence de presse officielle SPA.

Les conducteurs et conductrices ne seront par ailleurs pas distingués par des plaques différentes, a fait savoir l’autorité. En cas d’infractions ou d’accidents graves, les conductrices seront toutefois conduites dans un centre de police réservé aux femmes, a-t-elle précisé.

Fin septembre, la communauté internationale avait salué la décision « historique » du royaume saoudien, le seul pays au monde à interdire jusqu’ici le volant aux femmes. Une mesure qui était réclamée depuis 1990 par des militantes, dont certaines ont été arrêtées pour avoir défié l’interdiction.

Un chômage des femmes très élevé

Outre apporter de millions de nouvelles automobilistes sur les routes, la décision de Riyad pourrait avoir un impact significatif sur l’économie saoudienne, sérieusement affectée depuis la mi-2014 par la chute des revenus pétroliers. En Arabie saoudite, le chômage est très élevé parmi les femmes, du fait de leur dépendance totale à des conducteurs masculins.

La décision porte l’empreinte du jeune prince héritier Mohammed Ben Salman, architecte d’un vaste programme de réformes économiques et sociales baptisé « Vision 2030 » qui vise notamment à augmenter la participation des femmes à la force de travail à 30 % en 2030, contre 22 % actuellement.

Dans ce royaume ultraconservateur, les femmes font l’objet de sévères restrictions et sont notamment soumises à la tutelle d’un homme de leur famille pour faire des études ou voyager.