Le président de la République Emmanuel Macron, le 15 décembre. / LUDOVIC MARIN / AFP

Diplomatie, climat, audiovisuel public… Le président de la République Emmanuel Macron a répondu aux questions de Laurent Delahousse dans un entretien diffusé sur France 2, dimanche 17 décembre.

Durant cette interview, enregistrée en marge du sommet dédié à la lutte contre le réchauffement climatique à Paris, le chef de l’Etat a notamment annoncé que la guerre contre l’organisation Etat islamique en Syrie serait « gagnée d’ici mi, fin février ».

  • La guerre contre l’organisation Etat islamique en Syrie « gagnée d’ici mi, fin février »

Interrogé sur la Syrie, M. Macron a affirmé que la guerre contre l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) serait « gagnée d’ici mi, fin février ». Il a ensuite évoqué le cas du président syrien Bachar Al-Assad. Pour le chef de l’Etat « la priorité c’est l’extermination de Daech (acronyme arabe de l’EI) avant Bachar Al-Assad ». Après la victoire contre l’EI, « Bachar sera là, a-t-il poursuivi. Il faudra parler avec lui et ses représentants. »

« Dans le processus que la France souhaite voir émerger en début d’année prochaine, il y aura des représentants de Bachar mais je souhaite aussi et surtout qu’il y ait des représentants de toutes les oppositions, y compris de ceux qui ont quitté la Syrie pour leur sécurité à cause de Bachar et non de Daech. »

Mais pour M. Macron, le président syrien « devra répondre de ses crimes devant son peuple, devant la justice internationale ».

  • Chômage : Macron attend des résultats « dans deux ans »

Pour le chef de l’Etat, « les décisions que nous avons prises n’ont pas d’impact immédiat, il faut compter deux ans ». « Sur le chômage j’ai pris mes responsabilités, j’ai fait la réforme la plus importante que la France a évitée depuis vingt ans », a-t-il poursuivi en évoquant la réforme du code du travail.

« On fait également 10 milliards de baisses de fiscalité pour les entreprises et les ménages. Il faut lancer les réformes dès le début du mandat pour ensuite avoir des résultats. »

Il a également rappelé le lancement d’une réforme « très importante » et « complémentaire », celle de la formation professionnelle, l’apprentissage et l’assurance chômage, qui conduira à des textes « votés au printemps » et « donc une application à l’été-automne 2018 ».

  • Macron n’est « pas un activiste du climat depuis des décennies »

M. Macron l’a reconnu dimanche soir, il n’est « pas un activiste du climat depuis des décennies ». « Il y a des gens qui m’ont convaincu, le glyphosate par exemple. J’ai lu, j’ai écouté, j’ai appris, a-t-il expliqué. Je suis convaincu qu’on peut avoir un dynamisme économique et une exigence écologique. »

M. Macron a ensuite rappelé qu’il souhaite « fermer durant ce quinquennat toutes les centrales thermiques et à charbon ». Le chef de l’Etat a enfin défendu l’énergie nucléaire.

« Ce n’est pas mauvais pour les émissions de CO2, c’est même la meilleure manière décarbonée de faire de l’électricité, mais ça fait peur. Il faut choisir ses batailles, ma priorité c’est les émissions de CO2. Si je ferme demain une centrale nucléaire en plus, ce n’est pas vrai que je peux la remplacer par du renouvelable. »
  • Pour Macron, Nicolas Hulot « a son tempérament » mais « apprend »

Durant cette interview, le président de la République a évoqué le cas de son ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, qui a été malmené dans certains dossiers (le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA), le glyphosate ou la question du nucléaire).

Pour M. Macron, l’écologiste « a son tempérament » mais « apprend les contraintes » du pouvoir. « On est tous les jours les mains dans la glaise et ça ne peut pas être parfait du jour au lendemain, a-t-il poursuivi. Mais c’est un inquiet. C’est pour ça que je l’ai choisi, parce que j’ai besoin de gens qui vivent dans le creux de leur ventre la nécessité de changer, de prendre des décisions, d’aller les expliquer et de faire. »

« Je ne veux pas des gens qui soient assis et contents d’être ministres. Je veux des gens qui agissent. Lui, il agit, il est inquiet, il n’est jamais satisfait. »
  • Le chef de l’Etat souhaite « une grande réflexion sur l’audiovisuel public » début 2018

Alors que la crise se poursuit à France Télévisions, où la présidente, Delphine Ernotte, a fait l’objet d’une motion de défiance votée par les journalistes, Emmanuel Macron a annoncé dimanche soir qu’il souhaitait qu’une « grande réflexion sur l’audiovisuel public » soit lancée « au début de l’année prochaine ».

« Il faut regarder comment les usages sont en train de se transformer. Les plus jeunes regardent de moins en moins la télévision. Ils vont la regarder sur leur smartphone, sur leur tablette. (…) On doit reposer les bases. »