Alors que la Ligue de football professionnel a adopté jeudi 14 décembre l’assistance vidéo pour la saison prochaine, la GLT a connu un gros couac lors de Troyes-Amiens (1-0). / YASUYOSHI CHIBA / AFP

La Ligue de football (LFP) professionnel a le sens du timing. Deux jours après avoir officialisé la généralisation de la technologie sur la ligne de but pour la saison prochaine, un sérieux couac a entaché la rencontre de Ligue 1 entre Troyes et Amiens, samedi 16 décembre, relançant le débat sur l’opportunité d’introduire un dispositif qui ne semble pas encore au point.

Sur une tête du Troyen Suk en première période, le ballon a heurté la barre amiénoise et, au vu des images, s’est écrasé en partie sur la ligne, avant de ressortir. L’arbitre François Letexier a laissé le jeu se poursuivre, puis a senti sa montre vibrer, indiquant que le but était valable. Or, la modélisation sur écran a indiqué que le ballon n’avait pas franchi la ligne.

« J’avais un doute »

S’en sont suivis moult palabres au bord du terrain et les discussions se sont poursuivies entre M. Letexier, les joueurs et les staffs. Finalement, l’arbitre a refusé le but, au terme d’une petite dizaine de minutes de grande confusion.

« J’avais un doute, conforté par le délai entre le moment où la frappe a été exécutée et le moment où la montre a vibré. J’ai donc appliqué le protocole goal-line technology, qui me permet, via le délégué, de vérifier la fiabilité du système. »

Craignant une nouvelle erreur, le délégué de la rencontre a ensuite décidé d’appliquer le principe de précaution. « Après avoir téléphoné à la mi-temps à Didier Quillot, le directeur général exécutif de la LFP, décision a été prise de neutraliser la goal-line pour la seconde période », explique L’Equipe.

Des erreurs en Allemagne et en Italie

Alors que la Fédération internationale de football (FIFA) a pour objectif d’introduire la vidéo lors du Mondial 2018, le championnat de France est le quatrième des grands championnats européens à se prêter aux expérimentations sur l’arbitrage vidéo. L’Italie et l’Allemagne l’utilisent depuis cette saison et la Liga espagnole l’utilisera la saison prochaine, dans le cadre de tests menée par l’IFAB, l’instance garante des lois du jeu du football. Seule la puissante Premier League en Angleterre ne s’est pas encore positionnée.

Les débats n’ont pourtant pas cessé, ni en Allemagne ni en Italie, en dépit de cette aide technologique réclamée par beaucoup. Le couac survenu lors du match entre Troyes et Amiens ne devrait pas rassurer ses opposants.