Valérie Pécresse au siège du conseil régional d'Île de France, à Paris. / ELISA HABERER POUR « LE MONDE »

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a dit dimanche 17 décembre souhaiter que son mouvement lancé cet été, Libres !, devienne un « mouvement associé » au sein du parti Les Républicains (LR). Elle a refusé la présidence du Conseil national des Républicains que lui offrait le nouveau président du principal parti de droite, Laurent Wauquiez, mais elle reste à LR pour « peser et convaincre », explique-t-elle dans une interview au Journal du dimanche.

Valérie Pécresse a fait un choix différent de celui effectué par une autre figure de LR, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, qui a annoncé lundi son départ du parti.

« J’ai proposé à Laurent Wauquiez que Libres ! devienne un mouvement associé au sein des Républicains. Nous voulons ainsi nous ancrer dans notre famille politique, tout en ayant la possibilité d’avoir des adhérents qui ne soient pas forcément membres de LR. Avec son élection, nous assistons au départ de militants et d’élus et je leur dis : Restez. Restez avec nous dans Libres ! », a déclaré Mme Pécresse dans un entretien au Journal du dimanche.

Que dit-elle à Alain Juppé, que l’on dit tenté de quitter LR comme l’a fait Xavier Bertrand ? « Que je ne renonce pas à peser et à convaincre. Je ne veux pas quitter ma famille politique, et j’espère qu’on ne m’y acculera pas un jour en franchissant des lignes rouges. »

« Je souhaite qu’un maximum de grandes figures de la droite et du centre restent dans LR parce que je crois encore au pacte fondateur de l’UMP, à ce grand parti qui saurait inclure toutes les sensibilités de la droite et du centre », poursuit Valérie Pécresse.

Appel à la diversité des sensibilités

Quid de la direction du parti annoncée mercredi ? « Le bon point, c’est qu’elle est paritaire. Le mauvais point, c’est sa fermeture : à une exception près [la sénatrice Sophie Primas], tous ont soutenu Laurent Wauquiez dans l’élection interne. Ce n’est donc pas dans l’exécutif que sera représentée la diversité du mouvement. Le rassemblement des sensibilités, ce sont des actes : nous en jugerons avec la composition du futur bureau politique et de la commission d’investiture dès la semaine prochaine. »

L’ancienne ministre rappelle ses « lignes rouges », notamment la « non-porosité avec le FN et ses affidés », sur laquelle « il y a encore des ambiguïtés qui méritent d’être levées », selon elle.

« Mon engagement politique date de 1995 : j’ai suivi le Chirac de la fracture sociale. Je pense donc profondément que la droite doit être sociale. Et cela ne se résume pas à dénoncer le cancer de l’assistanat », a également déclaré Valérie Pécresse.

Sera-t-elle candidate à la primaire qu’elle juge « inéluctable » avant la présidentielle de 2022 ? « Je me consacre à 100 % à ma région et au travail sur les idées. C’est ce à quoi je m’attellerai dans les quatre prochaines années », dit-elle. « C’est indécent d’en parler aujourd’hui. Avez-vous vu l’état de la droite ? », lance encore Mme Pécresse.