Yannick Buttet, député suisse du Parti chrétien-démocrate (centre), a annoncé sa démission dimanche 17 décembre à la suite de plusieurs accusations de harcèlement sexuel le visant.

« Dans l’intérêt de ma famille et de mon parti, j’ai décidé de démissionner du Conseil national avec effet immédiat. »

Le député fait l’objet d’une procédure pénale à la suite de la plainte pour infractions contre l’honneur et la liberté sexuelle déposée par son ex-maîtresse. Cette procédure fait suite à son interpellation dans la nuit du 18 au 19 novembre devant l’immeuble de son ex-maîtresse alors qu’il sonnait avec insistance à la porte d’entrée. Avant cela et après leur rupture, il l’aurait harcelée, la contactant jusqu’à 50 fois par jour par courriel, téléphone ou textos, ont rapporté les médias suisses.

La révélation de cette affaire a libéré la parole de plusieurs parlementaires fédérales et journalistes. Samedi, dans les médias, plusieurs femmes, dont des élues, témoignaient anonymement, livrant des détails scabreux sur son comportement, en particulier sous l’influence de l’alcool lors de soirées.

Une cellule de soutien créée

« Yannick Buttet danse de façon sauvage et obscène. Il m’approche plusieurs fois par-derrière, se serre contre moi, essaie de m’embrasser sur la nuque et me touche partout. Il a fallu l’aide d’un autre conseiller national pour me débarrasser de son enlacement. Ensuite, il danse encore et il tente la même chose avec d’autres femmes », témoigne ainsi une députée.

« Un soir, après une grillade entre collègues, nous étions plusieurs jeunes parlementaires à danser ensemble sur de la musique. Yannick Buttet était ivre et dans un état second. Sur la piste de danse, il faisait des gestes déplacés et érotiques contre les femmes présentes. A un moment, il a levé ma robe et il a tenté de me toucher », relate une autre parlementaire.

Depuis l’éclatement de « l’affaire Buttet », des élues ont plaidé pour la création d’une cellule de soutien. Cette demande a abouti et les parlementaires victimes de harcèlement sexuel pourront s’adresser dès 2018 à une structure indépendante spécialisée, précise l’Agence télégraphique suisse (ATS, agence de presse).

A la fin de novembre, la vice-présidente de l’Union démocratique du centre (UDC, droite populiste), Céline Amaudruz, qui est également députée, a déclaré à la télévision suisse RTS avoir été victime à plusieurs reprises de gestes déplacés de la part de parlementaires à Berne.