Deux traders à la Bourse de New York, le 13 décembre. / Mark Lennihan / AP

Dans quelques jours, sauf catastrophe de dernière minute, la Bourse de Paris fermera ses portes sur une nouvelle année positive, la troisième d’affilée. A plus de 5 300 points, le CAC 40 affiche ainsi une hausse de plus de 10 % depuis le 1er janvier et même de 25 % pour l’ensemble des trois dernières années. Une performance d’autant plus appréciable qu’elle ne tient pas compte des dividendes distribués par les entreprises dans cet intervalle.

L’appréciation de la Bourse n’est que le reflet de la reprise économique constatée dans le pays, dans le reste du monde, et des anticipations optimistes des investisseurs pour les prochains mois. Reste que les valorisations deviennent tendues et la moindre erreur peut coûter cher. Au cours des derniers mois par exemple, des géants comme Altice ont perdu plus de la moitié de leur valeur. D’autres ont subi la même sanction en quelques jours seulement comme DBV Technologies ou Showroom privé. Face à cette nervosité naissante, il peut être opportun de prendre une partie de ses bénéfices, d’autant que la fiscalité sera plus ou moins avantageuse après le passage du Nouvel An. Revue de détail.

Concrétisez vos plus-values sur les PEA avant la fin de l’année

Pour les détenteurs d’un plan d’épargne en actions (PEA) ou d’un PEA-PME, les choses se compliquent. Dès le 1er janvier, les prélèvements sociaux passeront de 15,5 % à 17,2 %. Il n’y a certes que 1,7 point d’écart mais cela peut faire, en fin de compte, une nette différence. Pour une plus-value de 5 000 euros enregistrée cette année par exemple, l’impôt sera de 775 euros contre 860 euros après les fêtes, voire davantage…

En effet, les PEA ne bénéficieront plus des taux de prélèvements historiques mais de ceux en vigueur, ce qui risque d’alourdir la pression fiscale. Concrètement, jusqu’à fin 2017, lorsqu’un gain est réalisé sur un PEA, son montant est taxé à hauteur des prélèvements sociaux de l’année de réalisation et prélevé uniquement lors du retrait des fonds du PEA. Mais dès 2018, pour les nouveaux PEA et les anciens de plus de cinq ans, les futurs gains seront toujours imposés lors du retrait des fonds mais aux taux du moment.

Si un investisseur ferme son PEA par exemple en 2020, il verra ses gains réalisés entre 2018 et 2020 taxés au taux de 2020, pour le moment inconnus. Devant cette incertitude mieux vaut donc concrétiser ses gains avant la fin de l’année afin de geler définitivement la fiscalité afférente. Attention, dans la plupart des cas, la date limite pour dégager les plus ou moins-values au titre de l’année fiscale 2017 est fixée au 27 décembre au soir, sachant que la Bourse de Paris est en plus fermée les 25 et 26 décembre.


Une stratégie au cas par cas pour le compte titres

La grande nouveauté, à compter du 1er janvier, est l’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % sur les dividendes et les plus-values. Si le PFU sera plus favorable dans la plupart des cas (notamment si votre tranche d’imposition à l’impôt sur le revenu est supérieure à 14 %), il est néanmoins possible de demander à rester dans l’ancien régime fiscal. Dans ce cas, les gains réalisés lors de la vente seront soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 % à compter du 1er janvier, puis au barème progressif de l’impôt sur le revenu après un abattement de 50 % pour les titres détenus depuis plus de deux ans, porté à 65 % après huit ans.

Attention ces abattements concernent uniquement les titres acquis avant la fin 2017. Si chaque situation est particulière, les contribuables aisés auront en revanche intérêt dans la plupart des cas à attendre le passage du Nouvel An pour concrétiser au besoin leurs plus-values et bénéficier ainsi du prélèvement forfaitaire unique.