Dangereuse bulle spéculative ou alternative au monopole bancaire pour financer l’économie ? Ebauche d’une nouvelle monnaie « citoyenne », ou instrument de fraude et de blanchiment de l’argent du crime ? Le bitcoin, les cryptomonnaies et les technologies numériques de sécurisation des échanges (« blockchains ») inquiètent ou suscitent de grands espoirs, selon les cas.

« Le “tokennisme”, un modèle économique nouveau, permis par la technologie blockchain », par Guillame Marchand. L’entrepreneur et fondateur du think-tank « Economie tokenniste » estime que la cryptomonnaie, en indexant l’enrichissement de l’investisseur sur le chiffre d’affaires de l’entreprise et non sur ses profits, offre une alternative au capitalisme.

« Il n’y a pas de raison d’avoir peur du bitcoin. Du moins aujourd’hui », par André Fourçans et Radu Vranceanu. Les deux professeurs d’économie à l’Essec expliquent que même si l’on en est encore très loin, les cryptomonnaies pourraient réaliser l’utopie libérale de Friedrich Hayek, favorable à l’existence de monnaies privées concurrentes.

« La blockchain est en passe de sécuriser les transactions et les échanges de données personnelles », par un collectif d’experts des transactions numériques qui affirme que la récente autorisation des enregistrements électroniques de titres financiers ouvre de nouvelles voies, mais nécessitera toujours l’intervention de tiers de confiance.

« La pègre est l’utilisateur le plus actif du bitcoin, en sus de militants libertariens », par Paul Jorion. L’économiste rappelle, dans sa chronique, que de nombreux traits de la cryptomonnaie s’opposent à son assimilation à une véritable monnaie.

« Un développement sans limites des monnaies virtuelles est peu probable », par Jean-Pierre Petit. Il y a aujourd’hui d’indéniables soupçons de bulle concernant le bitcoin, explique l’économiste, dans sa chronique, mais sans risque systémique immédiat.

« Bitcoin : les économistes font preuve d’“une certaine méconnaissance du sujet” », par Nicolas Houy et François Le Grand. Les économistes estiment que les Prix Nobel d’économie Jean Tirole, Joseph Stiglitz et Paul Krugman critiquent les risques de la cryptomonnaie, mais en ignorent les usages positifs possibles.

« L’adoption d’une cryptomonnaie permettrait la renaissance d’un système d’étalon-or », par Pascal de Lima. L’économiste explique qu’une cryptomonnaie présente les garanties de sécurité et de souplesse nécessaire à une monnaie centrale, moyennant l’encadrement des autorités monétaires.

« Les cryptomonnaies bouleversent l’ordre établi », par Franck-Philippe Schreiber. L’ingénieur, économiste et écrivain estime que plutôt que de rejeter les monnaies numériques (Bitcoin, ethereum, dash…) qui jouent un rôle croissant, mieux vaut les orienter vers des usages positifs pour la société.

Bitcoin : « Même si les cours flambent, la bulle ne peut pas ne pas éclater », par Jean-François Faure. Pour l’initiateur du think tank Monnaies en transition et PDG de VeraCash, le doute gagne certains utilisateurs. Or, pour pallier les défauts d’un système financier sclérosé, il existe d’autres solutions que la devise virtuelle.