L’Assemblée nationale. / LIONEL BONAVENTURE / AFP

L’Assemblée nationale a voté un report au 1er janvier 2019 de l’interdiction, telle que votée au Sénat, pour les plateformes de location de meublés touristiques telles Airbnb d’un paiement via une carte prépayée, lors du nouveau passage du budget rectificatif 2017.

Pour le gouvernement, l’interdiction dans la version adoptée par la Haute Assemblée, à majorité de droite, « soulève un certain nombre de difficultés juridiques et d’application » et « sa compatibilité avec le droit de l’Union Européenne, la pertinence de son champ d’application et les modalités de sa mise en oeuvre nécessitent notamment d’être expertisés ».

Un report au 1er janvier 2019

Plutôt que reprendre la version du Sénat, comme le souhaitait initialement la commission des finances, le ministre des comptes publics Gérald Darmanin a proposé de retarder l’application de cette mesure au 1er juillet 2019 pour qu’elle ne soit pas « un peu brutale » mais assuré de « l’engagement du gouvernement d’y travailler fortement ».

Le rapporteur général du budget, Joël Giraud, a objecté que « cela semble bien long » pour des plateformes avec des cartes prépayées du type « Airbnb Gilbraltar », plaidant pour un report au maximum au 1er janvier 2019. Charles de Courson (UDI-Agir-indépendants) l’a appuyé. Si « l’idée de la représentation nationale est bonne et le gouvernement la soutient », le ministre a plaidé qu’il y a « quand même un secteur économique derrière tout ça, une directive européenne » et qu’il faut « un minimum de concertation ». Gérald Darmanin a concédé un report d’un an, à janvier 2019, au lieu de dix-huit mois, « un bon compromis ».

La plateforme de location de meublés touristiques Airbnb s’est engagée à retirer en France sa carte prépayée, soupçonnée de favoriser la fraude fiscale, à l’issue d’une convocation à Bercy, ont annoncé la société et le ministère le 11 décembre. La France a renforcé ces derniers mois sa législation pour mieux assujettir les plateformes de location à la fiscalité.