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Des rues de Damas jusqu’au Conseil de sécurité des Nations unies… Les photos de personnes se cachant un œil avec la main en solidarité avec un bébé syrien devenu borgne, après un raid du régime Assad, se sont multipliées ces dernières semaines. Au point de devenir virales sur les réseaux sociaux : le hashtag #SolidarityWithKarim (Solidarité avec Karim) est massivement relayé sur Twitter et Facebook depuis quelques jours, après une campagne lancée par des photographes freelance syriens dans la Ghouta orientale, dernier fief rebelle près de Damas.

C’est dans cette région qu’un raid le 29 octobre a grièvement blessé à l’œil Karim – alors âgé de quarante jours – et tué sa mère, selon la famille et le médecin qui l’a soigné.

La campagne est parvenue jusqu’à l’ONU où l’ambassadeur de Grande-Bretagne, Matthew Rycroft, a tweeté une photo de lui-même assis à la table ronde et cachant l’œil droit avec la main. « Nous mettons en garde contre l’inaction qui fait que plus de gens vont mourir. Plus d’écoles vont être bombardées. Plus d’enfants seront blessés », explique-t-il dans le tweet accompagnant sa photo.

« Il faut que le bombardement et le siège de la Ghouta orientale prennent fin », a-t-il ajouté, en référence à la campagne de bombardement du régime.

« Séquelles »

Selon le médecin qui l’a soigné, le petit Karim devrait souffrir de « séquelles », après une blessure au lobe frontal qui a également endommagé son globe oculaire gauche. « Le lobe frontal tient un rôle essentiel dans la compréhension, l’intelligence et la mémoire de l’être humain », confie le médecin.

D’après le père de l’enfant, qui s’exprime sous le couvert de l’anonymat, la tante du bébé s’occupe de lui « en permanence » et s’occupe du « suivi de son traitement dans un hôpital de Hamouria », en Syrie.

Le petit Karim, borgne depuis un bombardement du régime syrien, à la fin d’octobre. / HANDOUT / AFP