Lors de l’élection de Laurent Wauquiez  à la présidence du parti Les Républicains, le 10 décembre. / VINCENT JAROUSSEAU POUR LE MONDE

Une élection peut parfois en cacher une autre. Elu dans un fauteuil président du parti Les Républicains (LR) le 10 décembre, Laurent Wauquiez va sans doute devoir organiser un nouveau scrutin interne dans les mois à venir pour désigner le patron des Jeunes Républicains, la branche « jeunes » du parti de droite. La faute, notamment, à son protégé Aurane Reihanian, qui était pressenti pour s’emparer du poste en sautant la case élection, mais dont certaines déclarations polémiques compromettent l’intronisation.

L’ancien assistant parlementaire de M. Wauquiez, qui a régulièrement été mis en avant ces dernières semaines dans les médias, a estimé dans Libération, le 11 décembre, que les enfants nés de PMA « ne devraient même pas exister ». Une déclaration choquante aux yeux de certains de ses amis, et au-delà, puisque les associations Mousse et SOS-Racisme ont décidé de porter plainte contre lui pour incitation à la haine et à la violence homophobe. Le jeune homme de 24 ans a eu beau publier un communiqué pour exprimer ses regrets – « chaque enfant a évidemment droit à la vie et à une digne reconnaissance », a-t-il assuré –, le mal était fait.

Courrier commun

Plusieurs cadres des Jeunes Républicains ont saisi cette opportunité pour envoyer un courrier commun à Laurent Wauquiez lui réclamant la tenue d’une élection en bonne et due forme. « Aurane est incapable de faire le rassemblement après ses propos, c’est trop. Il faut qu’il se fasse une raison, il ne peut pas être président », assure l’un des signataires de la lettre. Leur demande devrait être satisfaite. « Le mieux dans ce domaine, c’est qu’il y ait une élection. C’est ce qu’on a évoqué en bureau politique », a rapporté Guillaume Peltier, deuxième vice-président de LR, mercredi 20 décembre, sur France Inter. « Ce n’est pas acté », temporise-t-on dans l’entourage de M. Wauquiez, où l’on précise que la décision doit être prise au mois de janvier.

Selon plusieurs sources, le jeune sarkozyste Charles-Henri Alloncle fait figure de favori pour finalement accéder au fauteuil de président. Mais, dans le « panier de crabes » des jeunes LR, comme certains le surnomment, il pourrait trouver sur sa route au moins deux concurrents : un soutien de Xavier Bertrand, Antoine Sillani, et un autre de Valérie Pécresse, Cédric Rivet-Sow. « Il ne faut pas y voir une envie de contre-pouvoir interne », prévient ce dernier, pour ne pas alimenter l’idée d’une bataille de courants. Les « grands » s’en chargent déjà assez bien.