Dans une usine Ford du Michigan, le 22 décembre. | Carlos Osorio / AP

Après l’industrie du cinéma, l’industrie automobile. Le harcèlement sexuel n’épargne pas les employés de la firme américaine Ford. Vendredi 22 décembre, le PDG de l’entreprise a présenté ses excuses aux employés de deux usines de Chicago et a promis des changements, après la publication d’un article du New York Times (NYT) rapportant des faits de harcèlement sexuel et d’abus présumés dont les salariés auraient été victimes.

Dans son enquête, le journal américain fait état d’une culture particulièrement hostile à l’égard des femmes de l’entreprise. Une atmosphère que plus de 70 % des employés actuels ou anciens dénoncent.

Culture d’entreprise

Chez Ford, le harcèlement se serait exercé dans différentes usines, dont la plus ancienne du groupe, et parfois de façon systématique, selon le NYT. Une employée a ainsi relaté avoir subi la pression de son supérieur, qui l’a soumise à des relations sexuelles en échange de meilleures conditions de travail.

Ford avait pourtant cherché à faire évoluer la culture d’entreprise dans ses usines, poursuivant les auteurs de méfaits, nouant des accords avec l’autorité de surveillance de la discrimination au travail et mettant en place un fonds de 10 millions de dollars pour venir en aide aux femmes victimes de discriminations.

« Tolérance 0 »

Pour autant, selon le New York Times, Ford a traîné à sanctionner les coupables et n’a pas maintenu des formations spécifiquement consacrées à la prévention du harcèlement sexuel.

Dans une lettre ouverte aux employés, envoyée jeudi, le PDG du groupe Jim Hackett dit « avoir lu et relu cet article » qu’il a trouvé « déchirant ». « Je suis désolé de tous ces cas où une collègue a été soumise à du harcèlement ou à une attitude discriminatoire », écrit-il, promettant la « tolérance 0 » pour le harcèlement sexuel.

M. Hacket dit condamner « au nom des employés de Ford Motor Company et de [lui]-même » ces comportements, ajoutant « je dis pardon ». « Nous promettons qu’il n’y aura aucune mesure de représailles contre ceux qui dénoncent les faits. Personne n’est au-dessus des lois, et ce quelle que soit sa place dans la hiérarchie », a enfin assuré M. Hackett.