Après avoir pris pour cible des membres de l’administration américaine, les pirates de Fancy Bear, considérés comme l’un des bras armés du renseignement militaire russe, s’en sont pris à des journalistes, révèle une enquête de l’agence de presse Associated Press (AP).

Les pirates russes ont tenté de pénétrer dans les messageries électroniques d’au moins deux cents journalistes à partir de 2014 et jusqu’à il y a quelques mois. AP s’appuie sur une analyse de données fournies par l’entreprise de sécurité informatique Secure Works et sur des entretiens avec plus de quarante journalistes.

La liste des journalistes visés s’apparente à celle des médias qui provoquent régulièrement la colère du Kremlin. Parmi eux, des journalistes du New York Times, une cinquantaine de correspondants étrangers à Moscou et des journalistes indépendants. Dans la mire de Fancy Bear figurent également des blogueurs dans différentes régions du pays, des journalistes opposants, des vedettes de télévision telles Ksenia Sobchak (qui se présentera à la prochaine élection présidentielle contre Vladimir Poutine) ou Tina Kandelaki. Pour AP, ce ciblage, l’un des plus importants à ce jour à l’exception de celui contre le personnel diplomatique et des démocrates américains, étaye de nouveau le fait que Fancy Bear agit au nom du pouvoir russe.

Avec la collaboration de Secure Works, l’agence AP était précédemment parvenue à identifier un peu plus de deux mille personnes prises pour cible par Fancy Bear. Considéré comme proche du pouvoir russe par les Etats-Unis et par la plupart des grandes entreprises de sécurité informatique, Fancy Bear est notamment suspecté d’être à l’origine du piratage de la boîte e-mail de John Podesta, le responsable de la campagne présidentielle de Hillary Clinton en 2016.