Dans un rapport publié jeudi 21 décembre, la chambre régionale des comptes de Bretagne soulève le cas d’un médecin de Quimperlé (Finistère) « sans affectation ni activité » qui a pourtant été rémunéré pendant trente ans.

Le praticien, dont le nom n’est pas cité, avait été nommé chef de service en 1984.

« Depuis cette date, plusieurs rapports émanant de diverses instances [] ont relevé des problèmes quant à la manière de servir de ce médecin, mentionnant par exemple “une incompétence avérée” ainsi que des problèmes de comportement, tant vis-à-vis du personnel que des patients, incompatibles avec ses fonctions », dit le rapport.

Pour la seule période 2012-2016, le médecin a coûté 5,5 millions d’euros à l’hôpital de Quimperlé. « Outre un déficit d’image, il en est résulté un coût salarial de 130 000 euros par an et une privation de recettes annuelles estimée à 980 000 euros, soit un coût total de 5,5 millions d’euros entre 2012 et 2016 » pour l’hôpital, résume la chambre régionale des comptes.

Retraité depuis janvier

Les magistrats pointent une « situation irrégulière, liée à une volonté de défense du corps des praticiens hospitaliers », qui « contrevient à l’intérêt général, aux intérêts du système de santé publique et de protection sociale et altère la pérennité financière de l’établissement ».

En 2004, l’agence régionale de l’hospitalisation (ARH) a même attribué une enveloppe de 124 000 euros par an à l’hôpital pour « compenser le surcoût lié à ce praticien sans affectation ni activité ».

En 2010, le directeur de l’hôpital lui a demandé de faire valoir ses droits à la retraite, mais ce dernier a refusé. Au 31 octobre 2016, il percevait une rémunération de près de 7 400 euros brut par mois.

« Nous avons travaillé en concertation avec l’ARS pour régler le problème. Le médecin a pris sa retraite en janvier », a réagi Carole Brision, nouvelle directrice de l’hôpital de Quimperlé, précisant que « la chambre régionale avait mis en évidence la bonne maîtrise salariale de l’établissement ».