Wu Xiangyang, un citoyen chinois, a été condamné à une lourde peine de cinq ans et demi de prison pour avoir conçu, et vendu sur un site de commerce en ligne, des logiciels destinés à contourner le blocage de sites internet par la censure.

Le tribunal de la région autonome du Guangxi, dans le sud du pays, lui a aussi infligé une amende de 500 000 yuans (64 000 euros). M. Wu a « illégalement gagné de l’argent » de 2013 à 2017 en « créant des serveurs VPN et en fournissant (…) des logiciels de connexion », tout cela « sans avoir obtenu les licences commerciales adéquates », a fait savoir, mercredi 20 décembre, le Parquet populaire suprême.

Pour contourner la censure de certains sites, certains particuliers utilisent des VPN (virtual private network, « réseau privé virtuel »). C’est une technologie simple d’utilisation qui permet de relier deux ordinateurs à distance. Ces logiciels peuvent se trouver en ligne, notamment sur les magasins d’applications pour smartphone.

« Reconquérir la souveraineté chinoise sur Internet »

Les VPN sont aussi très utilisés par les entreprises, notamment les multinationales ou les start-up établies en Chine, qui en ont besoin pour accéder à des services internationaux, à des serveurs d’entreprise ou à des sites bloqués dans le pays.

En septembre, un jeune homme de 26 ans a été également condamné à neuf mois de prison et 5 000 yuans d’amende pour avoir vendu des logiciels antiblocage durant un an.

Pékin a largement durci, ces dernières années, sa législation de contrôle du Web, notamment ces derniers mois, alors que se profilait un important congrès du Parti communiste. Après l’annonce en janvier d’un plan dit de « nettoyage » pour « reconquérir la souveraineté chinoise sur Internet », le gouvernement chinois a demandé, le 11 juillet, aux entreprises de télécommunications de fermer tout accès aux VPN avant le 1er février. Déjà, en juillet, Apple a, sur demande des autorités chinoises, retiré de son magasin d’applications en ligne tous les VPN qui s’y trouvaient.