Le galeriste Kamel Mennour, à Paris, en octobre 2016. / Joël Saget/AFP

Propriétaire d’une galerie spécialisée dans l’art contemporain, Kamel Mennour n’a pas hésité à présenter le travail d’artistes internationaux à l’époque où ils étaient encore peu connus en France. Il livre ses conseils aux jeunes Français qui souhaitent se lancer.

Un jeune artiste doit-il nécessairement passer par une école pour espérer vivre de son art ?

Non, on s’aperçoit que dans chaque promotion seulement un ou deux étudiants réussissent finalement à en vivre. Les écoles forment beaucoup de gens qui travailleront autour de l’art. Mais il y a un vrai sas à passer avant de vivre du métier d’artiste en étant exposé dans des galeries ou en travaillant avec des institutions. Il faut avoir la rage, quelque chose d’animal et jouer des coudes pour en vivre. Ce n’est pas facile.

Alors quel est l’intérêt de faire une école ?

Cela fait vingt ans que je participe à des portes ouvertes d’écoles. Ces établissements forment, donnent des outils aux étudiants, mais cela ne fait pas l’obsession qui permet aux artistes d’aller au-delà de ce que l’on a déjà vu. Je crois que l’on naît artiste. En revanche, les écoles devraient enseigner plus de langues et tourner les étudiants vers ce qui se fait à l’étranger.

Un conseil à donner aux jeunes artistes ?

Tournez-vous vers l’étranger, ne vous dites pas que votre terrain de jeu se limite à la France, au contraire un artiste doit parler au monde entier, ce qui est facilité par les réseaux sociaux et les transports pas chers. L’art français a besoin de plus de cosmopolitisme, de brassage, d’ouverture. Ce n’est pas un constat négatif mais j’ai appris que ceux qui s’en sortent sont ceux qui se confrontent à l’étranger. Et puis Paris est une ville très chère pour les jeunes artistes.