Le pape François le 24 décembre. / ANDREAS SOLARO / AFP

Après une homélie de Noël toute tournée vers l’accueil des migrants, dimanche, le pape François a appelé, lundi 25 décembre, les catholiques et les autres à s’engager « à rendre notre monde plus humain, plus digne des enfants d’aujourd’hui et de demain », dans son message de Noël, place Saint-Pierre, à Rome.

S’appuyant sur le sens de la fête de la Nativité – la commémoration de la naissance du Christ –, il a exhorté les consciences à « voir Jésus » dans les enfants pris dans les principaux conflits de la planète, mais aussi dans ceux « dont les parents n’ont pas de travail et ont du mal à leur offrir un avenir sûr et serein », dans « ceux dont l’enfance a été volée » car contraints de travailler ou d’être soldats, et dans « les nombreux enfants contraints de quitter leur propre pays, de voyager seuls dans des conditions inhumaines ». « Dans leurs yeux, a-t-il ajouté, voyons le drame de tant de migrants forcés qui mettent en danger même leur vie pour affronter des voyages exténuants qui tant de fois finissent en tragédie ».

« Modèle de développement déjà dépassé »

Le chef de l’Église catholique a ensuite évoqué les principaux conflits de la planète alors que, selon lui, « soufflent sur le monde des vents de guerre » et qu’un « modèle de développement déjà dépassé continue à engendrer de la dégradation humaine, sociale et environnementale ». Il a commencé par prier pour « la paix pour Jérusalem et pour toute la Terre sainte » et pour que les acteurs en présence parviennent à une « solution négociée qui permette la coexistence pacifique de deux Etats à l’intérieur de frontières définies entre eux et reconnues internationalement ». Puis il a souhaité qu’en Syrie puisse être « reconstitué le tissu social indépendamment de l’appartenance ethnique et religieuse ». Après avoir évoqué l’Irak, il a demandé une plus grande attention sur le Yémen, « où se déroule un conflit en grande partie oublié, avec de profondes implications humanitaires sur la population qui subit la faim et la propagation de maladies ».

Le pape François a aussi cité la situation dans différents pays d’Afrique, comme le Soudan du Sud, la Somalie, le Burundi, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine et le Nigeria. Il a évoqué la péninsule coréenne, le Venezuela et l’Ukraine. Il a évoqué sa récente visite, début décembre, en Birmanie et au Bangladesh, dont l’un des thèmes centraux fut l’exode de la minorité musulmane des Rohingya, poussés par centaines de milliers vers le Bangladesh par une répression féroce de l’armée birmane, répression qualifiée de « nettoyage ethnique » par les Nations unies.

Sans citer le mot de Rohingya, le pontife a souhaité « que la communauté internationale ne cesse d’agir pour que la dignité des minorités présentes dans la région soit adéquatement protégée ». Cette formule englobe aussi les minorités chrétiennes de Birmanie, dont certaines ont connu ou connaissent encore des situations de guerre civile face à l’armée birmane.