La Commission électorale russe a rejeté, lundi 25 décembre, la candidature de l’opposant Alexeï Navalny à la présidentielle du 18 mars 2018, invoquant sa condamnation judiciaire pour une affaire qu’il a de nouveau dénoncée comme « fabriquée » pour l’empêcher d’affronter Vladimir Poutine.

Lors d’une réunion publique, la Commission a voté à l’unanimité pour refuser le dossier présenté la veille au soir par le juriste de 41 ans à l’issue d’une journée de mobilisation de ses partisans.

« Nous allons appeler tout le monde à boycotter ces élections, nous ne reconnaîtrons pas les résultats », a aussitôt annoncé Alexeï Navalny à la presse.

Déclaré inéligible en octobre

Principal adversaire de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny avait obtenu le ralliement de 742 personnes, soit au-dessus du seuil des 500 nécessaires pour pouvoir se présenter. La présidente de la Commission, Ella Pamfilova, a assuré n’avoir « aucune observation » à faire quant aux documents apportés par Alexeï Navalny, répétant qu’il s’agissait de faire respecter la loi.

Cette décision est loin de constituer une surprise. En octobre, M. Navalny a été déclaré inéligible jusqu’en 2028 par la Commission électorale centrale en raison d’une condamnation de justice pour détournement de fonds. Il a été interpellé et détenu à trois reprises cette année pour avoir organisé des rassemblements politiques non autorisés. Se disant victime de harcèlement judiciaire, il a fait condamner la Russie par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).