Magic Leap lève enfin le voile sur son projet de lunettes de réalité augmentée. Six ans après sa création, l’entreprise américaine a présenté, mercredi 20 décembre, une première version commerciale, pour le moment destinée aux développeurs d’applications et qui devrait être disponible début 2018.

Si de nombreux doutes subsistent, la mystérieuse start-up a séduit de nombreux investisseurs de renom, attirés par le potentiel annoncé de cette technologie qui intéresse aussi Apple, Google, Facebook ou encore Microsoft.

Un air de lunettes de glacier

Avec leur design futuriste et un faux air de lunettes de glaciers, les Magic Leap One, ressemblent davantage à un appareil de science-fiction qu’à un produit grand public. Leur promesse : consulter ses e-mails, naviguer sur Internet, effectuer des recherches, afficher des écrans virtuels ou encore jouer à des jeux vidéo en superposant des hologrammes au monde réel. « Votre vie numérique pourra être présente sans prendre le pas sur l’ensemble de votre monde », indiquait, en 2015, Rony Abovitz, le fondateur et patron de la société.

Le système est complété par une petite télécommande et par un boîtier attaché à la ceinture de l’utilisateur, qui embarque la puissance informatique nécessaire. Magic Leap n’a pas communiqué sur le prix de vente mais celui-ci devrait être élevé. Le casque HoloLens de Microsoft, au concept similaire, est commercialisé entre 3 000 et 5 000 dollars (entre 2 500 et 4 200 euros). Si elle promet déjà de nouvelles variantes, la start-up ne fournit aucune indication sur son calendrier.

Intense culture du secret

En Floride, loin de la Silicon Valley, Magic Leap a toujours cultivé une intense culture du secret, se contentant de quelques vidéos de concept postées sur YouTube. Ses prises de parole publiques se comptent ainsi sur les doigts d’une main. En coulisses, ses dirigeants ont su convaincre de nombreux investisseurs, notamment Google et Alibaba. Elle a levé près de deux milliards de dollars, lui permettant d’être valorisée à cinq milliards.

Pourtant, les interrogations demeurent. Si la technologie semble prometteuse, plusieurs vidéos ont été réalisées avec des trucages. En outre, le champ de vision reste encore très limité, ce qui nuit à l’expérience.

Il faudra aussi réduire la taille des composants et abaisser les coûts de production, afin de s’adresser au grand public. Puis affronter la concurrence des géants de l’électronique, comme Apple, qui eux aussi développerait des lunettes de réalité augmentée.