Christian Page a encore frappé. Le « SDF 2.0 », tel qu’il se présente sur sa biographie Twitter, est probablement le SDF le plus suivi de France, avec plus de 15 300 abonnés sur le réseau social. @Pagechris75 a fait retirer une « installation anti-SDF » dans le 19e arrondissement de Paris.

Le 25 décembre, il poste sur Twitter une photo prise « rue de Meaux », de « grilles d’air chaud » « parfois se posaient les #SDF » :

Le message a été retweeté plus de 2 000 fois.

Ce type d’installations, que l’on trouve aux abords d’immeubles, de commerces ou sur des places publiques sous forme de barrières, de grilles, de plots ou de végétation, est destiné à empêcher des personnes sans abri de s’allonger.

Un signalement auquel la Mairie de Paris, à travers son compte @Parisjecoute, n’a pas manqué de répondre, précisant qu’elle allait « se renseigner ». Finalement, le lendemain, c’est le conseiller en communication d’Anne Hidalgo qui répond à Christian Page :

Les barrières retirées

Mercredi 27 décembre, le service de presse de la Ville de Paris annonçait que les « barrières anti-SDF » avaient été retirées à la « mi-journée ». « La maire, qui refuse avec une grande fermeté les installations anti-SDF, a demandé aux services de la Ville de les enlever immédiatement » dès qu’elle a eu connaissance de la situation, a dit à l’Agence France-Presse la Mairie. Cette dernière, qui dit avoir découvert le dispositif « via les réseaux sociaux », a rappelé que le dispositif avait été mis en place « il y a huit ans, quand Anne Hidalgo n’était pas encore maire ».

« On a demandé aux services logistiques s’ils savaient pourquoi les barrières avaient été posées à cet endroit-là. Elles n’avaient pas d’autre objet que d’empêcher les installations sur les bouches d’aération » à la suite de « nombreuses plaintes de riverains » dérangés par des rixes fréquentes entre des SDF qui y dormaient, fait savoir la Mairie.

Une campagne contre ce type de mobiliers

Ce n’est pas la première fois qu’un dispositif de ce genre est critiqué. Au début de décembre, une campagne avait été lancée par la Fondation Abbé-Pierre et Emmaüs Solidarité afin de dénoncer le mobilier urbain hostile aux personnes sans abri. Sur un site Internet créé pour l’occasion, la Fondation Abbé-Pierre invitait les internautes à dénoncer cette situation en tweetant leurs photos de mobilier urbain anti-SDF.

Quant à Christian Page, il a continué son œuvre, dénonçant mardi une installation similaire devant une banque du XXe arrondissement.