Alain Mantez, professeur d’histoire-géographie et membre du collectif Les Bons Profs. / Le Monde : Capture d'écran Les Bons profs

Comment bien préparer l’épreuve d’histoire du concours d’entrée à Sciences Po ? Alain Mantez, professeur d’histoire-géographie et membre du collectif Les Bons Profs partage ses conseils.

Peut-on se contenter de réviser le programme d’histoire à l’aide d’un manuel de terminale ?

Alain Mantez : En histoire, l’épreuve porte sur le programme de première, et non de terminale. Dans l’idéal, les élèves devraient envisager le concours pour Sciences Po dès la classe de première et porter une attention particulière au cours d’histoire. Il est nécessaire, en terminale, de pouvoir compter sur un bon manuel de première, a fortiori pour les élèves de S qui n’ont pas vu la totalité du programme de première. Mais ce manuel ne suffit pas.

Quels livres conseillez-vous ?

Il faut le compléter par la lecture des ouvrages de Serge Berstein et Pierre Milza (Histoire du XXe siècle, en trois volumes, chez Hatier) ou tout autre manuel de l’enseignement supérieur couvrant le XXe siècle.

Que faut-il savoir pour réussir l’épreuve de composition ? En quoi est-elle différente de l’épreuve du bac ?

L’épreuve de composition implique, à Sciences Po, des connaissances plus approfondies qu’au bac. Sur une trame problématique qui, grosso modo, est celle d’une composition de baccalauréat, il faut ajouter des informations et des pistes de réflexion supplémentaires. L’approche problématique peut également être plus complexe dans la mesure où il est désormais possible de proposer des sujets qui croisent les questions de cours (« Les totalitarismes procèdent-ils de la première guerre mondiale ? », par exemple). Quant à l’étude de document, elle doit impérativement situer le contexte historique dans lequel celui-ci prend place.

Les mutations de la population active française - Histoire Prépa Sciences Po Paris - Les Bons Profs
Durée : 23:23

Quel rythme de travail et quels types d’exercices préconisez-vous pour se préparer efficacement ?

Il paraît indispensable de se préparer au concours dès les vacances d’été, avant la classe de terminale. En général, les vocations tardives (premier trimestre) pour présenter Sciences Po ne donnent rien de bon. L’obligation qu’ont les élèves de se repencher sur le programme de première les invite à réserver des plages de préparation spécifiques pour le concours (environ trois heures par semaine en histoire en plus du travail de terminale).

Avez-vous des conseils à donner pour le jour J ?

En principe, l’élève a cessé de réviser depuis quarante-huit heures et se tient intellectuellement prêt à affronter n’importe quel type de sujet. Il faut se méfier des révisions de dernière minute qui focalisent l’attention sur un sujet qui ne tombera peut-être pas. En amont, il est nécessaire d’avoir réfléchi à l’ensemble des sujets de composition possibles et de maîtriser l’approche problématique pour les aborder. La préparation du concours n’est pas qu’une accumulation de connaissances, mais aussi un travail de méthode, lequel doit prendre en compte le soin de l’expression écrite. Enfin, la qualité de l’orthographe est absolument déterminante.