Des enfants s’amusent dans le quartier de la Ghouta, contrôlé par les rebelles syriens dans la ville de Hamouria, en Syrie, le 23 décembre. / ABDULMONAM EASSA / AFP

Dans plusieurs conflits dans le monde, les enfants ont été pris pour cible, utilisés comme boucliers humains, tués, blessés, et recrutés pour se battre, selon un rapport de l’Unicef, le Fond des Nations unies pour l’enfance, publié jeudi 28 décembre.

« Les enfants ont été pris pour cible, et exposé aux attaques, aux violences, chez eux, dans leurs écoles, ou sur leurs aires de jeux », explique Manuel Fontaine, le directeur du programme d’urgence de l’Unicef. « Ces attaques contre les enfants continuent, d’année en année, nous ne pouvons pas rester immobiles. Une telle brutalité ne devrait pas être normale », a-t-il ajouté.

L’ONG fait également état de viols, de mariages forcés, d’enlèvements ou encore d’esclavage, utilisés lors des conflits en Irak, en Syrie, au Yémen, au Nigeria, ou encore au Soudan du Sud et en Birmanie.

Dans son étude, l’Unicef rapporte que des millions d’enfants payent indirectement le prix de ces conflits, souffrant de malnutrition. L’accès aux besoins de base – comme la nourriture, l’eau et les soins sanitaires et de santé – leur est refusé ou est détruit.

Dans un résumé de la situation, l’organisation rappelle que :

  • Des enfants sont engagés dans les conflits en tant qu’enfants-soldats

En Somalie, durant les dix premiers mois de l’année 2017, il a été rapporté 1 740 cas de recrutement d’enfants dans le but de les faire participer aux combats. Dans le nord-est du Nigeria et au Cameroun, l’organisation djihadiste Boko Haram a forcé au moins 135 enfants à participer à des attaques-suicides, en les transformant en bombes humaines. Ce chiffre est au moins cinq fois supérieur à celui de 2018, rappelle l’ONG.

Au Soudan du Sud, plus de 19 000 enfants ont été engagés dans les rangs de groupes armés, et plus de 2 300 enfants ont été tués ou blessés depuis le début du conflit, en 2013.

  • Des populations sont obligées de fuir

Dans la région du Kasai, en République démocratique du Congo, les violences ont poussé sur les routes plus de 850 000 enfants et, selon l’organisation, plus de 200 centres de soins et 400 écoles ont été attaqués.

L’Asie du Sud-Est n’est pas épargnée. En Birmanie, l’exode des Rohingya a également touché les enfants, qui ont fui vers le Bangladesh voisin. Plus de la moitié des Rohingya ayant fui les persécutions en Birmanie sont âgés de moins de 18 ans.

  • Des enfants sont utilisés comme boucliers humains

En Irak et en Syrie, l’ONG rapporte que des enfants, pris dans les sièges des différentes villes touchées par la guerre, ont été ciblés par des tireurs d’élite, ont vécu sous d’intenses bombardements et ont parfois été utilisés comme boucliers humains.

Ne plus viser les écoles

Enfin, le rapport de l’Unicef rappelle que même lorsque le conflit ne cible pas directement les enfants, ces derniers peuvent en être victimes de par la présence de mines antipersonnel, et de restes d’explosif, comme c’est le cas dans l’est de l’Ukraine, devenue une des régions « les plus contaminées par les mines au monde ».

Dans son rapport, l’ONG en appelle aux Etats et aux parties prenantes des conflits, leur demandant de faire cesser ces violences contre les enfants et de ne plus viser les écoles et les hôpitaux.

En mars, l’Unicef avait déjà alerté sur la situation des enfants en Syrie, rappelant que 6 millions d’entre eux dépendaient de l’aide humanitaire dans le pays. Dans cette région, un enfant sur trois n’a connu que la guerre.