Depuis lundi 25 décembre, les villes de Bordeaux, Lyon et Nantes autorisées à tester les marquages publicitaires éphémères sur les trottoirs. / LEON NEAL / AFP

La levée de l’interdiction de la publicité éphémère sur les trottoirs ne fait pas l’unanimité. La ville de Nantes a annoncé, jeudi 28 décembre, qu’elle ne participerait pas à une expérimentation qui « conduirait à une pollution visuelle inutile ».

Ces publicités au sol entrent en contradiction avec la volonté de la municipalité socialiste de « réduire la densité des panneaux sur l’espace public : - 12 % pour les 2 m², - 14 % pour les 8 m² » et de « valoriser les atouts patrimoniaux et environnementaux de son centre-ville ». La ville de Nantes précise qu’elle « souhaite s’en tenir aux codes de la route et de l’environnement et refusera toute demande de marquage au sol » et qu’« elle va adresser un courrier en ce sens aux ministères concernés ».

Depuis lundi, les villes de Bordeaux, Lyon et Nantes sont en effet autorisées à tester les marquages publicitaires éphémères sur les trottoirs — jusque-là interdits par le code de la route et le code de l’environnement. Ces marquages réalisés par projection ou application à travers un pochoir d’eau ou de peintures biodégradables ne pourront pas rester plus de dix jours ni excéder 2,50 m2 et devront être espacés d’au moins 80 mètres.

« Motiver les intentions »

Mais cette autorisation inédite suscite le débat. Avant Nantes, la ville de Bordeaux avait vivement critiqué la décision, prise sans que « les élus et administrations de la Ville de Bordeaux et de Bordeaux Métropole [aient] à aucun moment été consultés ou informés en amont de cette décision ».

La sénatrice de la Gironde et conseillère municipale de Bordeaux, Nathalie Delattre, a d’ailleurs annoncé avoir saisi le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb. Dans une question écrite, elle lui demande de « bien vouloir motiver les intentions du gouvernement et la finalité du décret ».

L’idée d’une révision du règlement sur la publicité remonte à l’été 2016, dans le cadre d’un projet soutenu par le ministre de l’économie de l’époque, Emmanuel Macron, et confié à la direction générale des entreprises. Avec le programme « France Expérimentation », il s’agissait, sur la base d’un appel à candidatures, d’identifier des secteurs innovants dont le développement serait freiné par la législation, et de tirer parti de l’article 37-1 de la Constitution autorisant, depuis 2003, des « dérogations temporaires à certaines dispositions réglementaires afin de tester et d’évaluer en conditions réelles les conséquences d’une nouvelle réglementation ».