Des civils fuient leurs villages, à bord de véhicules transportant bagages et meubles, et se dirigent vers la ville d’Idlib, chef-lieu de la province du même nom. / OMAR HAJ KADOUR / AFP

Le régime syrien continue de gagner du terrain militairement face aux rebelles. La télévision publique syrienne a annoncé, vendredi 29 décembre, que ces derniers ont commencé à quitter le secteur de Beit-Jin, près de la frontière avec le Liban, dans le cadre d’un accord conclu avec le gouvernement de Damas après une offensive des forces loyalistes.

  • En quoi ce départ des rebelles est-il significatif ?

Le secteur de Beit-Jin se situe à 40 kilomètres au sud-ouest de Damas. Il est considéré comme stratégique en raison de sa proximité avec le plateau du Golan sous contrôle israélien et du rôle crucial joué par le Hezbollah chiite libanais au côté de l’armée syrienne.

  • Quelles sont les parties du pays qui restent encore hors de contrôle du régime ?

Le sud-ouest de la Syrie proche de la frontière jordanienne est tenu par les rebelles nationalistes.

La province d’Idlib, dans le nord-ouest du pays, est contrôlée par des djihadistes. Mais elle fait l’objet, ces derniers jours, d’une offensive des forces gouvernementales.

C’est vers ces deux régions que sont évacués les combattants (accompagnés de leurs familles), qui étaient présents à Beit-Jin.

Des poches de résistance persistent également ici ou là, comme la Ghouta orientale : dans ce qui constitue l’un des derniers carrés anti-Assad aux portes de Damas, l’évacuation médicale de malades a commencé mardi 26 décembre au soir.

Par ailleurs, le nord-est du pays, pour sa part, est sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dirigée par les autonomistes kurdes du PYD (Parti de l’union démocratique).

  • Quelle est la situation dans la province d’Idlib ?

L’armée syrienne a lancé il y a quelques jours une offensive dans une zone qui se situe entre la province d’Idlib, contrôlée en majorité par Fateh al-Cham, l’ex-branche d’Al-Qaïda, et celle, voisine, de Hama (centre). Elle s’est emparée de plusieurs localités et villages à l’extrême sud-est de la province.

Ces combats auraient tué au moins 66 personnes en vingt-quatre heures, a rapporté vendredi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Selon le correspondant de l’AFP près du front, d’intenses bombardements ont eu lieu dans la zone. Des messages diffusés par haut-parleurs dans des villages rebelles appelaient les habitants à rester chez eux et les informaient que la prière musulmane du vendredi avait été annulée.

Des centaines de civils fuyant leurs villages à bord de véhicules transportant bagages et meubles, se dirigeaient vers la ville d’Idlib, chef-lieu de la province du même nom.