Le président Hassan Rohani s’exprimait pour la première fois depuis le début des violences. / HO / AFP

Le président iranien Hassan Rohani a affirmé que son pays devait fournir « un espace » pour que la population puisse exprimer ses « inquiétudes quotidiennes », dimanche 31 décembre, dans sa première intervention après quatre jours de contestation durant lesquelles deux personnes ont été tuées et des centaines arrêtées.

Le président a également fermement condamné « la violence et la destruction de biens publics ». « Critiquer, c’est totalement différent que d’utiliser la violence (...) », a déclaré Hassan Rohani en Conseil des ministres, selon des propos rapportés par la télévision d’Etat. « Nous accueillons positivement les critiques », a-t-il dit, ajoutant qu’il fallait « même créer les conditions pour la critique, les protestations légales, y compris des manifestations (...) ». « C’est le droit du peuple », a-t-il assuré.

Depuis trois jours, de nombreux manifestants ont critiqué le pouvoir et les difficultés économiques, provoquant la mort de deux personnes dans des heurts dans la ville de Doroud dans la nuit de samedi à dimanche. Samedi, 200 personnes ont également été arrêtées à Téhéran.

Critique de Trump

Le président Rohani en a aussi profité pour critiquer les tweets de Donald Trump soutenant les manifestations contre le régime et invitant le gouvernement iranien à « respecter » les droits des manifestants. « Il n’a pas le droit de compatir avec le peuple iranien », a déclaré M. Rohani en rappelant que le président américain avait qualifié les Iraniens de « terroristes » il y a de cela quelques mois.

Le numéro un de la République islamique d’Iran guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, n’a, en ravanche, pas réagi publiquement depuis le début des troubles.