Le président tchadien, Idriss Déby Itno, à Addis-Abeba, en janvier 2016. | © Tiksa Negeri / Reuters / REUTERS

Le président tchadien, Idriss Déby Itno, a annoncé, dimanche 31 décembre 2017, la tenue cette année d’élections législatives, prévues depuis 2015 mais plusieurs fois repoussées. « Il me plaît d’annoncer, à l’orée de l’année nouvelle, que des élections législatives seront organisées en 2018 », a-t-il déclaré dans un discours retransmis à la télévision.

La troisième législature à l’Assemblée devait se terminer le 21 juin 2015, mais une loi constitutionnelle l’avait prolongée.

En février 2017, les élections avaient été repoussées sine die par le président Déby, au pouvoir depuis 1990 et réélu pour un cinquième mandat en avril 2016 à l’issue d’un scrutin contesté. Arguant d’un manque de moyens, le chef de l’Etat avait déclaré que les législatives n’auraient pas lieu avant 2019, suscitant la colère de l’opposition.

« Cette échéance électorale majeure, qui est attendue par toute la classe politique tchadienne, sera sans nul doute un moment de grande ferveur politique », a relevé Idriss Déby Itno dans son discours du 31 décembre. Les partis d’opposition ont plusieurs fois appelé à la tenue des législatives, jugeant pour certains « illégitime » le Parlement en place.

« D’ores et déjà, j’en appelle au sens de la responsabilité et du patriotisme des différents acteurs politiques », a ajouté le chef de l’Etat.

« Maintenir l’alerte sur le front sécuritaire »

Il a par ailleurs annoncé la tenue d’un « forum national inclusif », qui rassemblera « toutes les forces vives du Tchad afin de disséquer et d’examiner dans les menus détails les différents axes des réformes » à venir.

« Nous devons veiller au grain sur la paix et la sécurité, qui sont les conditions premières du progrès. A cet égard, il importe de ne pas baisser la garde et de toujours maintenir l’alerte sur le front sécuritaire et de la lutte contre le terrorisme, ce véritable mal du siècle », a enfin indiqué Idriss Déby Itno.

Le Tchad, pays pétrolier et allié majeur de l’Occident en Afrique subsaharienne dans la lutte contre les djihadistes, se débat dans une crise économique et sociale sévère, principalement due à la chute du cours de l’or noir.