Avec vingt écoles accréditées Equis (pour trois ou cinq ans) par l’European Foundation for Management Development (EFMD), la France arrive juste derrière le Royaume-Uni (26 accréditations), qui en compte le plus. Explications d’Eric Cornuel, le directeur de l’EFMD.

Selon quels critères accréditez-vous les écoles de commerce ?

Nous avons recours à plusieurs critères – le corps professoral, le profil des étudiants, la qualité de la recherche… – qui sont des points très importants. Toutefois, les critères transversaux ­ « relations entreprises » et ­ « dimension internationale » sont fondamentaux. Ces deux aspects doivent irradier l’ensemble des activités de l’école : l’enseignement, la recherche, la stratégie…

« Elles doivent favoriser l’entrepreneuriat
et l’éclosion
de start-up »

Par ailleurs, nos critères évoluent pour tenir compte des évolutions de la société. Depuis trois ans, nous avons ainsi ajouté la responsabilité sociétale (éthique, responsabilité, durabilité). Nous avons aussi édicté des règles pour les campus à l’étranger, les diplômes joints, les alliances internationales… Une école doit enfin favoriser l’entrepreneuriat et l’éclosion de start-up. Tout cela forme un modèle dynamique que nous faisons évoluer année après année. Il touche à la philosophie même de l’enseignement et de la ­recherche, et à l’impact de l’école sur la société.

On reproche aux organismes d’accréditation de gommer les différences et de pousser les écoles à l’uniformisation…

Je peux comprendre cette critique. Mais la philosophie qui nous guide est à l’exact opposé de l’uniformisation : elle vise à promouvoir l’excellence, certes, mais dans la diversité ! Les écoles que nous accréditons sont très différentes les unes des autres. ­Elles n’ont ni la même stratégie ni les mêmes pratiques d’enseignement ou de recherche. Nous essayons d’avoir constamment une vision ouverte et inclusive.

« Nous sommes favorables
à une recherche plurielle »

Autre grief entendu à l’égard de l’EFMD, le poids de la recherche qui inciterait les écoles à multiplier les publications dans des revues cotées et à s’engager dans une « course aux étoiles » très coûteuse…

Il faut être très prudent sur cette question. Si une école devient un centre de recherche, ce n’est plus une école. Enseigner, diffuser la connaissance est aussi important que la produire. Pour être accréditées, les écoles n’ont pas besoin de recruter uniquement des professeurs qui publient dans les revues de rang A. L’important est d’avoir une recherche utile au management des organisations et à la société, et qui soit d’actualité – rappelons qu’il faut parfois plus de trois ans pour publier un article dans une grande revue américaine de rang A. J’ajoute que publier de bons manuels, des cas de haut niveau, c’est très important, et cela doit aussi être pris en compte. Nous sommes favorables à une recherche plurielle, diverse : l’uniformisation conduit à l’entropie !

Combien coûte la procédure d’accréditation ?

Il faut compter entre 45 000 et 55 000 euros – à quoi s’ajoute le coût des personnels qui suivent la procédure en interne.

« Le Monde » aide les jeunes à s’orienter vers les études supérieures

Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions au moment d’effectuer les voeux d’orientation, Le Monde organise les conférences O21/s’orienter au 21e siècle, à Nancy (1er et 2 décembre 2017), Lille (19 et 20 janvier 2018), Nantes (16 et 17 février 2018), Bordeaux (2 et 3 mars 2018) et Paris (17 et 18 mars 2018).

S’y ajoutent des salons étudiants : après le salon des grandes écoles (SAGE) et celui des formations artistiques START, organisés chaque année en novembre et décembre, le Salon des masters et mastères spécialisés (SAMS) est prévu le 27 janvier. A consulter également, notre rubrique Le Monde Campus, et tout particulièrement ses sous-rubriques APB / Parcoursup, O21 et Etudes supérieures.