La visite de la diplomatie française en Iran devra attendre. Après cinq jours de manifestations et de violences dans le pays, Emmanuel Macron et son homologue iranien, Hassan Rohani, ont décidé mardi 2 janvier de reporter à une date ultérieure la visite que devait effectuer le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Téhéran à la fin de la semaine, a précisé l’Elysée.

La visite de M. Le Drian, pour laquelle une nouvelle date sera trouvée selon l’Elysée, devait préparer celle de M. Macron, qui a annoncé à la mi-octobre son intention de se rendre en Iran en 2018 – une première pour un chef d’Etat occidental d’importance depuis la révolution de 1979.

Depuis cinq jours, le pays est le théâtre de violentes protestations contre les difficultés économiques et le régime. Ces mouvements se sont propagés dans une quarantaine de villes et sont devenus plus violents dimanche 31 décembre, provoquant la mort d’au moins 21 personnes.

Lors d’une conversation téléphonique, le président français a exprimé sa « préoccupation » face « au nombre de victimes liées aux manifestations » des derniers jours en Iran et a appelé Téhéran à « la retenue et à l’apaisement ». « Les libertés fondamentales, notamment les libertés d’expression et de manifestation, doivent être respectées », a rappelé l’Elysée dans un communiqué.

Agir contre un « groupe terroriste »

Lors de cette même conversation, le président Rohani a interpellé le chef d’Etat français, lui demandant de prendre des mesures contre les activités d’un « groupe terroriste » iranien installé en France.

« Nous critiquons le fait qu’un groupe terroriste ait une base en France et agisse contre le peuple iranien et encourage la violence. Nous attendons du gouvernement français qu’il agisse contre ce groupuscule terroriste », a déclaré M. Rohani dans une claire allusion aux Moudjahidin du peuple, que les autorités iraniennes accusent d’alimenter les violences et d’être liés à l’Arabie saoudite, rivale régionale de l’Iran.

Le communiqué de l’Elysée n’a pas fait état de cette question, mais a précisé que les deux présidents avaient évoqué l’accord nucléaire de 2015, « dont la France soutient l’application stricte, sous supervision internationale ». M. Rohani « a demandé l’appui de la communauté internationale pour défendre cet accord et respecter les engagements pris », a précisé la présidence française.