Logan Paul dans la forêt japonaise Aokigahara, au pied du mont Fuji. / Capture d'écran YouTube / Logan Paul

Il clôturait 2017 parmi les centaines de vidéastes YouTube portés au pinacle par la plateforme dans sa traditionnelle vidéo Rewind 2017. Et sera le premier youtubeur à ouvrir le bal des polémiques en ligne de l’année 2018. L’Américain Logan Paul, 22 ans, a choqué de nombreux internautes pour avoir posté une vidéo sur sa chaîne, où il se met en scène près de ce qu’il présente comme un corps humain, dans la forêt japonaise Aokigahara, au pied du mont Fuji et tristement célèbre pour le nombre de suicides qui y sont accomplis.

Publiée dimanche 31 décembre, la vidéo d’une quinzaine de minutes montre Logan Paul et des amis partir camper dans la forêt. Quelques centaines de mètres après le parking, alors qu’ils avancent entre les arbres, ils disent apercevoir au loin une personne pendue. Sans arrêter de filmer, ils s’approchent et réalisent des gros plans du corps, parfois non floutés. Et restent plusieurs minutes à proximité de la dépouille pour partager ressentis et commentaires avant de retourner sur le parking.

La vidéo a été depuis retirée de la plateforme par son auteur. Encore en ligne dans la nuit du 1er au 2 janvier, elle a eu le temps de récolter plus de 6,2 millions de vues. Sur Twitter, de nombreuses personnes, parmi lesquelles des célébrités comme les comédiens Aaron Paul (Breaking Bad) ou Sophie Turner (Game of Thrones), dénoncent une vidéo et un comportement de son auteur « irrespectueux » et « dégoûtant », notant que Logan Paul « s’amuse et fait des blagues » a proximité d’un cadavre, « quand bien même il s’agirait d’un fake » (c’est-à-dire d’un faux). Et lui reprochent de se moquer du suicide.

Des excuses présentées lundi

Lundi 2 janvier, de nombreux commentaires affluaient encore après que Logan Paul – suivi par 15 millions d’abonnés sur YouTube, souvent de jeunes adolescents –, a présenté ses excuses sur Twitter, arguant une « erreur ». Celles-ci ont peiné à convaincre les internautes qui ne manquent pas d’ironiser sur sa défense et le fait que ce dernier « a filmé, continué à filmer, ri, uploadé le contenu sur son ordinateur, monté sa vidéo, publié sur YouTube ».

En ce qui concerne les contenus violents ou choquants, les conditions d’utilisation de YouTube distinguent les vidéos d’actualité (dans lesquelles les scènes violentes doivent être contextualisées) des vidéos « théâtralisées ». Dans ce dernier cas, ces vidéos seront soumises à une limite d’âge. « Cela ne justifie pas pour autant que des contenus violents ou sanglants soient publiés pour choquer ou susciter un intérêt malsain de façon injustifiée », précise toutefois la plateforme. « Dans certains cas, le contenu peut être si violent ou choquant qu’il ne pourra pas rester en ligne sur nos plateformes, même si vous fournissez du contexte », ajoute YouTube.