Des membres du syndicat Alliance réuni mardi 2 janvier à Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. / THOMAS SAMSON / AFP

Deux jours après l’agression de deux policiers en marge du réveillon du Nouvel An à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), dimanche 31 décembre, Edouard Philippe a prôné mercredi 3 janvier sur France 2 « une grande sévérité judiciaire et pénale » pour les auteurs.

Dans la lignée des déclarations politiques qui se sont succédé depuis cette agression, le premier ministre s’est dit « horrifié » par « le comportement évidemment criminel » des auteurs de cette agression et « frappé aussi par ceux qui ne faisaient rien, qui filmaient ». Il a dit souhaiter « beaucoup plus de policiers sur le terrain » et expliqué se « méfier » des « réactions qui passeraient par un élément législatif », au sujet d’un éventuel rétablissement des peines planchers réclamé par des policiers.

  • Rassemblements de policiers

L’agression filmée, et largement diffusée sur les réseaux sociaux, de deux policiers le soir du Nouvel An à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a déclenché mardi de la colère au sein de la police. « Ce n’est pas normal que des policiers se fassent passer à tabac comme ça », a dénoncé Alain, 55 ans, devant le commissariat de Champigny, où une centaine de policiers se sont rassemblés à l’appel du syndicat Alliance.

Dans la soirée, quelque 70 personnes se sont retrouvées au Trocadéro, à Paris, cette fois à l’appel de l’association Femmes des forces de l’ordre en colère. « On veut interpeller les politiques sur le mal grandissant de la police et cette haine de l’uniforme », a déclaré à l’AFP Perrine Sallé, porte-parole de l’association.

Des rassemblements de quelques dizaines de policiers se sont aussi tenus à Lille, Saint-Etienne, Grenoble, Toulouse, Carcassonne et Bordeaux.

  • Le débat sur les peines planchers relancé

Les policiers sont encore marqués par l’attaque aux cocktails Molotov de deux des leurs en octobre 2016 à Viry-Châtillon (Essonne), qui avait entraîné des manifestations inédites de « policiers en colère » et de leurs compagnes. Après l’agression de Champigny, Alliance a exigé des peines planchers pour les agresseurs de forces de l’ordre, alors que l’enquête s’annonce longue.

« Nous souhaitons être reçus au plus haut niveau de l’Etat, comme l’avait fait le président François Hollande », a réclamé de son côté Patrice Ribeiro, du syndicat Synergie-Officiers, qui attend qu’Emmanuel Macron « prenne des mesures ». Pour obtenir des « sanctions exemplaires » et « une prise de conscience générale », SGP-FO a annoncé des rassemblements le 9 janvier devant tous les commissariats de France.

« Un de nos problèmes à Champigny, c’est que les effectifs ne sont pas toujours au rendez-vous », a déploré de son côté le député (Les Républicains) du Val-de-Marne Gilles Carrez. A ses yeux, les peines planchers, supprimées sous le quinquennat précédent, « sont une bonne réponse à ce type de délinquance ».