Le président américain Donald Trump et son homologue sud-coréen Moon Jae-in ont convenu de reporter les manœuvres militaires prévues entre les deux pays pendant les Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang en février, a fait savoir, jeudi 4 janvier, la présidence sud-coréenne dans un communiqué.

D’après Séoul, cette décision a été prise mardi lors d’une conversation téléphonique entre les deux dirigeants. M. Moon a déclaré à M. Trump que le report de ces manœuvres contribuerait au succès des JO d’hiver « dans l’hypothèse où le Nord ne se livre pas à de nouvelles provocations », selon le communiqué.

« Le département de la défense soutient la décision du président et ce qui est dans le meilleur intérêt de l’alliance américano-sud-coréenne », a commenté un porte-parole du Pentagone, le colonel Rob Manning. Le ministre américain de la défense, Jim Mattis, a toutefois assuré un peu plus tard que cette décision n’avait rien de politique.

« Pour nous, c’est une question pratique », a déclaré M. Mattis à quelques journalistes au Pentagone. « Il nous est déjà arrivé de modifier le calendrier de ce genre [d’exercices] pour des raisons diverses, donc pour nous c’est un échange normal de bons procédés ». M. Mattis a précisé que les manœuvres auraient lieu après les Jeux paralympiques, qui s’achèvent le 18 mars.

La ligne rouge téléphonique activée

Le vice-ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Riabkov, a « salué », jeudi, cette décision. Moscou « observe avec satisfaction » que ses appels en faveur de l’arrêt des manœuvres ont été « pris en compte », a déclaré le vice-ministre, cité par l’agence publique Ria Novosti.

Pyongyang a multiplié ces derniers mois les tirs de missiles balistiques et mené son sixième essai nucléaire. En réaction, le Conseil de sécurité de l’ONU a imposé de multiples trains de sanctions à Pyongyang.

L’année 2018 a toutefois débuté sous de meilleurs auspices. Les deux Corées ont remis mercredi en service un téléphone rouge transfrontalier fermé depuis 2016, après que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a évoqué une participation de son pays aux JO d’hiver en février à Pyeongchang en Corée du Sud.

Séoul a répondu à cette ouverture sur le dossier olympique en proposant la tenue de discussions de haut niveau le 9 janvier. Une première depuis 2015.