Depuis des années, la principale revendication des médecins résidents est l’abrogation du service civil (image d’archive). / FAROUK BATICHE / AFP

Médecins en spécialisation et étudiants en médecine algériens se sont réunis par centaines, dimanche 7 janvier, au sein de l’hôpital Moustapha-Bacha, le plus grand d’Alger, selon un docteur présent au sit-in.

Appelés en Algérie « médecins résidents », ils mènent depuis près de deux mois une grève générale dans les hôpitaux universitaires pour réclamer l’abrogation du service civil et militaire.

Ils se sont ensuite dirigés vers la faculté de médecine où un autre rassemblement était organisé, a ajouté le docteur. Aucun incident n’a été signalé.

A Constantine, à 340 km à l’est d’Alger, des médecins résidents, des pharmaciens et des dentistes ont participé à une marche allant de l’hôpital Ibn-Badiss jusqu’au centre-ville, a indiqué l’agence de presse algérienne.

Sur les réseaux sociaux, des images de la manifestation où apparaissent un grand nombre de manifestants ont été publiées. Selon leur mouvement, ils étaient un millier à Constantine.

Service dans les zones reculées du pays

Depuis des années, la principale revendication des médecins résidents est l’abrogation du service civil, qui oblige tout médecin ayant achevé six ans de spécialisation dans les hôpitaux à exercer entre deux et quatre ans dans les zones reculées du pays.

Les hommes médecins sont ensuite tenus de faire pendant un an le service militaire, qu’ils souhaitent également voir supprimé.

Dimanche, le ministre de la santé Mokhtar Hazbellaoui a appelé les médecins au dialogue « afin de trouver des solutions à leurs revendications » mais a estimé que « le service civil [était] plus que nécessaire ».

Il a promis « d’alléger et de développer le service civil en améliorant les conditions de travail », selon des propos publiés par le quotidien Al-Khabar.

Le mouvement des médecins résidents – qui sont environ 9 000 en Algérie – a appelé à une nouvelle manifestation mardi à Oran (ouest).

Le 3 janvier, ils avaient tenté de manifester dans le centre d’Alger, mais s’étaient heurtés à la police qui a eu recours à la force pour les en empêcher, a indiqué leur mouvement, faisant état de 20 médecins blessés. La Direction générale de la sécurité nationale a affirmé que la police « n’avait fait qu’appliquer le règlement » qui interdit les manifestations dans la capitale. Elle a également fait état de blessés parmi les policiers.