Le naufrage d’embarcations parties de Libye vers l’Europe a causé la mort d’au moins dix migrants en Méditerranée, selon le dernier bilan transmis lundi 8 janvier. Plus d’une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles de jeunes enfants, sont toujours portées disparues.

Un premier canot est parti de Garabulli, à 50 kilomètres à l’est de Tripoli, dans la nuit de vendredi à samedi mais, au bout de 8 ou 9 heures, il a commencé à se dégonfler et à prendre l’eau. Dans la panique, beaucoup de personnes sont tombées à l’eau, tandis que d’autres ont attendu les secours, accrochées à ce qu’il restait du canot, avec les cadavres de leurs proches flottant alentour.

Prévenus par un avion de surveillance de la mission navale européenne antipasseur « Sophia », la marine et les gardes-côtes italiens ont pu sauver 86 personnes et récupérer les corps sans vie de six femmes et deux hommes.

Plusieurs naufrages

Selon les survivants, qui ont rencontré des représentants du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et de Médecins sans frontières (MSF) à leur arrivée lundi à Catane, en Sicile, le canot était parti avec 140 ou 150 personnes à bord. Cela fait au moins entre 40 et 50 disparus, dont quinze femmes et six enfants âgés de deux à six ans.

Selon l’OIM et le HCR, les migrants qui se trouvaient à bord de ce canot venaient de Gambie, de Guinée, du Sierra Leone, du Mali, de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Cameroun et du Nigeria.

Dimanche, la marine libyenne est intervenue auprès de deux embarcations en détresse au large de la Libye, parties samedi soir, elles aussi, de Garabulli, récupérant 290 migrants et les corps sans vie de deux femmes. Les migrants ont été reconduits en Libye, où, selon l’OIM, ils ont signalé dix personnes disparues.

En 2017, au moins 3 116 migrants sont morts ou disparus en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, dont 2 833 au large de la Libye, selon un décompte de l’OIM. Mais les tentatives de traversées sont en forte baisse depuis l’été, après les efforts italiens pour empêcher les migrants de prendre la mer, à la suite d’accords avec les autorités et les milices libyennes.