Laurence Giordano, directrice exécutive, et Serge Toubiana, président d’UniFrance, au Festival international du film de Toronto (Canada), le 9 septembre 2017. / VALERIE MACON / AFP

Le festival en ligne d’Unifrance, sorte de mini-Netflix à la française, proposera du 19 janvier au 19 février 2018 une trentaine de films, des courts et des longs-métrages français et francophones, accessibles dans plus de 200 territoires dans le monde. « Un festival de cinéma accessible à tous, où que l’on soit, partout dans le monde », a expliqué mardi 9 janvier Isabelle Giordano, directrice générale d’Unifrance, l’association chargée d’exporter le cinéma français hors de l’Hexagone.

La sélection de cette huitième édition de Myfrenchifilmfestival.com, sera diffusée en ligne soit sur la plateforme dédiée qui porte le nom de ce festival, soit, en partenariat, sur une cinquantaine de plateformes locales de vidéo à la demande dont iTunes, Google Play, MUBI, Dailymotion, YouTube ou Facebook.

Films sous-titrés dans dix langues

Les films seront tous sous-titrés dans une dizaine de langues. Dans certains pays, le festival sera également accessible sur des plateformes locales comme Curzon Home Cinema au Royaume-Uni, Ivi et Megogo en Russie, Qubit en Amérique du Sud ou encore Indemand et Vubiquity aux Etats-Unis.

En raison de la législation chinoise qui impose désormais les mêmes quotas de films étrangers en salles que sur les plateformes de vidéo à la demande, les longs-métrages français ne sont pas disponibles dans ce pays. Seuls les courts métrages seront accessibles sur la plateforme Jia Screen du cinéaste chinois Jia Zhangke.

Les longs et courts-métrages diffusés seront soumis à l’avis d’un jury présidé cette année par le réalisateur italien Paolo Sorrentino. Il est entouré de trois autres cinéastes, les Français Julia Ducournau et Kim Chapiron ainsi que le Franco-Marocain Nabil Ayouch et le Philippin Brillante Mendoza.

La sélection vise à « faire découvrir de nouveaux talents », selon Isabelle Giordano et comporte des films aussi différents que Rock’n Roll de Guillaume Canet, Ava de Léa Mysius, le documentaire Swagger d’Olivier Babinet ou les courts-métrages Noyade interdite de Mélanie Laleu ou Que vive l’empereur d’Aude Léa Rapin.

Le festival propose également quelques films hors compétition dont La Caresse de Morgane Polanski, Le Dernier Métro de François Truffaut ou Une robe d’été de François Ozon ainsi que trois films en réalité virtuelle.

6,7 millions de visionnages en 2017

Tous les courts-métrages seront gratuits. En revanche, les longs-métrages sont accessibles moyennant 1,99 euros la séance ou 7,99 euros le « pack » des dix films de la compétition. Leur accès sera toutefois gratuit en Afrique, en Amérique latine, en Inde, en Corée du Sud, en Pologne, en Roumanie et en Russie.

L’an dernier, la septième édition de Myfrenchfilmfestival.com avait généré 6,7 millions de visionnages, selon UniFrance. Cette initiative qui vise à faire connaître le cinéma hexagonal et francophone n’est concurrencée aujourd’hui sur ce terrain que par un petit festival de cinéma européen organisé par Arte et par un autre festival de courts-métrages diffusés sur Facebook au Québec.

La vraie concurrence s’appelle Netflix, incontournable acteur mondial, qui a franchi l’été dernier le cap des 100 millions d’abonnés. « Il est essentiel que la cinéphilie investisse les plateformes et le net », assure le président d’UniFrance, Serge Toubiana.