Comme cela était attendu, Edouard Philippe a annoncé mardi 9 janvier l’abaissement de 90 km/h à 80 de la limitation de vitesse sur les routes secondaires à double sens, dont les deux voies ne sont pas séparées par une barrière. Environ 400 000 kilomètres de routes sont concernés, à partir du 1er juillet. « Nous devons agir avec détermination sur le comportement des conducteurs », a expliqué le premier ministre.

Les routes à double sens hors agglomération ont en 2016 concentré 55 % des accidents mortels (soit 1 911 tués), et y baisser la vitesse permettrait de sauver « 350 à 400 vies » par an, estime le gouvernement. « Si les résultats ne sont pas à la hauteur de nos espérances au 1er juillet 2020, le gouvernement prendra ses responsabilités », a prévenu M. Philippe.

L’« intégralité » du surplus des recettes perçues par l’Etat dans le cadre de cette nouvelle limitation de vitesse sera versée à un fonds d’aide aux victimes des accidents de la route. Le coût, notamment des changements de panneaux, sera « entièrement pris en charge par l’Etat », a-t-il encore dit.

La mesure, impopulaire, a été annoncée par le chef du gouvernement à l’issue d’un comité interministériel de la sécurité routière qui a adopté un plan de 18 mesures pour faire reculer le nombre de morts sur les routes, reparti à la hausse depuis le plus bas historique de 2013 (3 268 tués, contre 3 477 en 2016).

Le premier ministre s’était à plusieurs reprises dit favorable à cet abaissement. L’opposition de droite et d’extrême droite s’est élevée contre, craignant qu’il pénalise particulièrement les habitants des zones rurales.

Cette mesure est prônée depuis plusieurs années par des associations de sécurité routière qui y voient un levier essentiel pour réduire la mortalité.

L’ancien maire du Havre a également annoncé d’autres mesures qui, toutes, « répondent à un seul critère : leur efficacité à diminuer le nombre d’accidents et leur gravité ». Ainsi, pour lutter contre l’alcool au volant, le premier ministre a annoncé que toute personne dont le permis aura été retiré pour la deuxième fois pour alcoolémie ne pourra le récupérer qu’en équipant son véhicule d’un éthylotest anti-démarrage et en se soumettant à un suivi médical.

Toute personne contrôlée positivement à des stupéfiants ou à un taux d’alcool dans le sang supérieur à 0,8 gramme verra son véhicule placé « immédiatement » en fourrière et pour une durée de sept jours.

Concernant l’usage du téléphone au volant, Edouard Philippe a annoncé que les forces de l’ordre pourront désormais retirer le permis d’un conducteur si celui-ci cumule l’utilisation du téléphone au volant et la commission d’une infraction, comme par exemple la non-utilisation du clignotant au moment de tourner.