A Séoul, en août 2017. / Ahn Young-joon / AP

Donald Trump a été contraint de changer de ton. Alors qu’il se flattait, le 2 janvier, de disposer d’un « bouton nucléaire » « plus gros » et « plus puissant » que celui du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, Pyongyang et Séoul annonçaient le lendemain la réouverture du téléphone rouge entre les deux pays, gelé depuis un an. Les deux capitales ont ensuite convenu de se retrouver mardi 9 janvier pour le premier dialogue intercoréen depuis deux ans. Un rapprochement prudent, qui a pris de court Washington après des mois de rhétorique belliqueuse.

Samedi 6 janvier, le président des Etats-Unis s’est résigné à en prendre acte. Interrogé sur la possibilité d’un échange téléphonique avec Kim Jong-un, M. Trump, qui avait réuni une partie de son cabinet à la résidence présidentielle de Camp David (Maryland), a répondu : « Je crois toujours aux discussions ». « Je le ferais bien sûr, je n’ai aucun problème avec ça », a-t-il ajouté, tout en soulignant que cela ne pourrait se faire sans conditions préalables. Le contraste était saisissant avec ses déclarations d’octobre 2017, lorsqu’il assurait sur Twitter que son secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, « perd son temps en essayant de négocier avec le petit homme-fusée », le sobriquet dont il a affublé le responsable nord-coréen, dans une allusion aux essais balistiques de Pyongyang. L’ouverture de Séoul contredit par ailleurs la stratégie d’isolement adoptée depuis des mois par Washington.

« Je veux vraiment que cela marche »

Le président des Etats-Unis a salué les récents signes de détente dans la péninsule coréenne, notamment l’éventuelle participation d’athlètes nord-coréens aux Jeux olympiques d’hiver organisés en Corée du Sud en février. « J’adorerais les voir aller au-delà des JO », a-t-il déclaré au sujet des discussions intercoréennes. « Je veux vraiment que cela marche entre les deux pays, j’aimerais les voir participer aux Jeux olympiques, et les choses pourraient peut-être continuer à partir de là », avait-il expliqué.

Dimanche, l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, a cependant rappelé la position américaine. Les Nord-Coréens « doivent arrêter leurs essais. Ils doivent être d’accord pour parler de l’interdiction de leurs armes nucléaires », avant toute discussion, a-t-elle expliqué lors d’une interview sur ABC News. L’ambassadrice a ajouté que l’arrêt des essais nucléaires devrait durer pendant « une période suffisamment longue » avant que les négociations puissent passer à « la phase suivante » – des conditions pour l’instant inacceptables pour Pyongyang.